Le sempiternel problème lié à une distribution de l'eau potable des plus perturbées à Bir El Arch, chef-lieu de daïra, situé à une quarantaine de kilomètres à l'est de sétif, à quelques encablures de la ville d'El Eulma, continue de susciter le mécontentement de la population. A cet égard, lundi matin, les résidants de la cité des 142 logements, les plus touchés par ce problème, sont sortis dans la rue pour manifester leur colère. Ils ont de ce fait carrément assiégé l'Algérienne des eaux, bloquant l'accès des bureaux aux employés en guise de protestation contre une situation pénible qui dure depuis des mois, particulièrement en cette période de canicule. Restés sans eau, les citoyens usent de tous les moyens pour s'en procurer. Dans de nombreux quartiers, les habitants que nous avons pu rencontrer nous ont fait part de leur détresse. Au niveau de la cité des 142 logements, c'est carrément l'envers du décor. La corvée d'eau, on connaît ici. à pied, ou dans le meilleur des cas en « brouette » ou à dos d'âne, les gens, notamment les jeunes, parcourent des kilomètres en quête du précieux liquide dans d'autres localités ; la situation est complexe puisque l'eau est devenue très rare dans cette vaste région agro-pastorale. Une vieille, en colère, nous dira : « La soif ici n'est pas une réminiscence du passé ni une vue de l'esprit, c'est une réalité vécue tous les instants, l'assouvir relève purement de l'imagination parce que rien n'a été fait pour soulager la population ! » Il est vrai qu'avec la réalisation du projet d'AEP pour la ville de Bir El Arch à partir de Djebel Tenoutit, la situation s'est un peu améliorée, mais toujours est-il que le problème se pose encore, sachant que Bir El Arch n'est plus ce petit village colonial connu sous le nom de Navarin. Aujourd'hui, c'est une ville, un important chef-lieu de commune et de daïra, situé sur la RN5 ; sa population, qui était il y a à peine une dizaine d'années, de 15 000 habitants environ, a quadruplé en un temps relativement court, et son économie a connu un certain « développement » par sa proximité avec le centre commercial d'El Eulma. Ce « village » a totalement changé, surtout avec l'exode rural massif qu'a connu cette localité, ce qui a engendré de nombreux problèmes. Aujourd'hui, Bir El Arch fait face à de multiples problèmes tels que le chômage, l'absence d'hygiène, le mauvais état des chaussées, avec en sus le phénomène des constructions illicites tous azimuts. Les autorités locales sont donc interpellées, car là tout reste à faire.