Il y a une absence totale des institutions algériennes à l'étranger censées œuvrer pour la promotion de l'économie algérienne. Notre ambassade n'a jamais fermé ses portes et ne compte pas se délocaliser. Idem pour nos entreprises qui se sont installées en Algérie. Elles ne décident pas de baisser rideau et d'expatrier ses cadres. » C'est la réplique de l'ambassadeur de la République fédérale d'Allemagne à Alger, à une question qui évoque la menace terroriste et son impact sur les investissements directs étrangers en Algérie. Pour l'ambassadeur d'Allemagne, Johannes Westerhoff, « aucun pays à travers le monde n'est à l'abri », mais cette même menace semble être « exagérée » en Algérie. Son excellence l'ambassadeur d'Allemagne ira jusqu'à dire que « nous sommes installés dans les régions qui sont réputées pour être les plus exposées au risque, mais nos entreprises n'ont jamais décidé d'une quelconque délocalisation ». Mieux encore, la République fédérale d'Allemagne, à entendre le président de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie, Andreas Hergenröther, a décidé d'augmenter le volume de ses investissements en Algérie. Il s'agit surtout d'orienter cette industrie vers la réexportation et accompagner ainsi l'Algérie dans ses premiers pas dans l'exportation. Plusieurs hommes d'affaires ont séjourné cette année à Alger, d'après le président de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie. M. Hergenröther a souligné qu'une dizaine d'entreprises se sont lancées, à titre d'exemple, dans le domaine des énergies renouvelables, en attendant « l'agrément de Deutsch Bank, dont la demande a été d'ores et déjà formulée auprès du ministère algérien des Finances ». Les Allemands sont en train de gagner du terrain, se déclarant « peu croyants à cette crainte liée à la menace terroriste ». L'ambassadeur d'Allemagne a fait savoir que la coopération militaire et sécuritaire existe toujours entre son pays et l'Algérie. Mais seulement, précise-t-il, la vente d'armes et l'industrie militaire sont exclues de cette coopération. « Nous dégageons annuellement des subventions de 30 millions d'euros pour la coopération sécuritaire avec les pays de l'Afrique. Cela intéresse beaucoup plus l'Algérie qui avance à grands pas dans ce domaine », soutiendra Johannes Westerhoff. Manque de représentation économique Les partenaires allemands de l'Algérie ont reconnu hier, sans réserves, que notre pays manque sérieusement d'une représentation économique à l'étranger. « Excepté les ambassades, il y a une absence totale des institutions algériennes à l'étranger, censées œuvrer dans la promotion de l'économie algérienne et le partenariat avec des investisseurs étrangers. » C'est ce qu'estime le président de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie, animant conjointement le point de presse avec l'ambassadeur allemand. Selon lui, l'Algérie est sommée de trouver une option de communication avec ses partenaires à l'étranger. Cette même question a été évoquée le 19 mai dernier lors d'une journée d'étude consacrée aux échanges commerciaux entre l'Algérie et les pays du continent noir. Les opérateurs économiques, présents alors à cette rencontre, ont regretté, rappelons-le, l'absence de communication, les mesures d'accompagnement et l'activité jugée « peu utile » des ambassades algériennes établies dans les pays africains. Concernant la participation de l'Allemagne à la 41e Foire internationale d'Alger, le représentant diplomatique allemand à Alger a expliqué que son pays participe à cet événement avec un stand officiel. Le pavillon allemand réunira une cinquantaine d'exposants, dont l'essentiel de l'offre disponible se compose de matériels de génie civil, de véhicules industriels et de machines-outils. Le nombre d'entreprises allemandes représentées en Algérie ne cesse d'augmenter pour atteindre cette année environ 150 entreprises. Les exportations de l'Allemagne vers l'Algérie ont atteint en 2007 1,76 milliard d'euros. Pendant le premier trimestre de l'année en cours, les exportations ont connu une augmentation de 21%.