Dans une déclaration faite à El Watan, M. Aziren, cadre au ministère de la Culture dépêché par Mme Toumi pour aller voir de plus près les découvertes mises au jour fortuitement par des engins travaillant dans le cadre du tracé de l'autoroute Est-Ouest, précisera : « Nous sommes à l'œuvre depuis trois jours déjà, nous avons dégagé 50 tombes dont deux sarcophages. Nous allons continuer les fouilles pour parvenir à délimiter l'enceinte globale de cette nécropole romaine. » Selon lui, l'étendue déjà mise au jour se trouve incluse, sur une largeur de plus de 30 m, dans l'emprise de l'autoroute au lieu-dit El Kalitousse, à moins de 3 km à la sortie de Aïn Charchar au sud-est de Skikda. Sa longueur serait encore plus importante et risquerait de longer le tracé sur plusieurs dizaines de mètres. « Nous allons encore décaper pour déterminer l'étendue exacte », a-t-il encore ajouté.Répondant à la question de savoir si cette découverte risquerait de poser problème pour la réalisation du tracé devant relier Aïn Charchar à la wilaya de Annaba, le cadre du ministère précisera qu'il était encore trop tôt pour juger d'une éventuelle répercussion. « Tout dépendra de l'importance de l'étendue de la nécropole. Nous sommes aussi en train de chercher la relation entre le tracé et l'importance patrimoniale du site. Ce n'est qu'à la fin de notre mission que l'on pourra avoir une idée plus précise et trouver la solution la plus appropriée. Notre rôle en tant qu'archéologues est de récupérer le maximum d'informations historiques et patrimoniales pour qu'elles ne soient pas perdues à jamais. Nous consignerons au moins cela dans des publications », a- t-il indiqué. Revenant à l'importance de la découverte, il précisera que la nécropole date de la période allant du IIIe au Ve siècle après J.C., et que le seul aspect susceptible d'être abordé pour l'instant reste le volet architecturale en ajoutant : « Nous avons déterré pour le moment deux sarcophages qui sont des œuvres architecturales plus ou moins importantes. Par contre, le reste n'est constitué que de simples tombes sous dalles. » M. Haddad, chef de projet du tronçon local de l'autoroute se montrera très rassurant quant aux conséquences de cette découverte sur le devenir du tracé : « Une chose est sûre, le tracé ne devrait pas changer. Nous attendons que les services du ministère de la Culture finissent leurs fouilles pour reprendre les travaux sur la partie concernée. Ce n'est pas la première fois que nous tombons sur ce genre de découverte et nous avons à chaque fois alerté les services concernés pour prendre les dispositions nécessaires. Je précise aussi que l'éventualité d'un changement du tracé n'est pas à l'ordre du jour, puisque dès que les services de la culture prendront possession des vestiges nous continuerons nos travaux », a t-il déclaré. Au sujet d'éventuels retards qu'engendreraient les fouilles, M. Haded affirmera : « Pour le moment, nous n'enregistrons aucun retard, vu que le périmètre concerné n'est pas si important. Les travaux avancent normalement. »