Les habitants de la ville de Guelma sont-ils, à ce point, insensibles à la dégradation de leur cadre de vie ? Il faut croire que oui, puisque c'est sous leur nez qu'apparaissent des rats monstrueux pointant du museau à travers les vides sanitaires des immeubles, des insectes nuisibles rampants et volants, et bien d'autres animaux errants, le tout cohabitant en toute harmonie, dans une atmosphère nauséabonde. Telle est la situation que nous constatons, depuis plusieurs années, dans différentes cités et quartiers populaires de la ville de Guelma, notamment Aïn Defla, El Hafsi, Bourrouaïeh, Guehdour et bien d'autres encore, qu'il serait fastidieux de citer un par un. Même nos cimetières n'échappent malheureusement pas à ce triste constat. Qui doit-on pointer du doigt ? L'incivilité du citoyen, de par ses actes, car il est peu soucieux de ce qui se passe derrière le palier de son logis !? Ou la mairie, laquelle, faute de moyens humains et matériels, se focalise sur les quartiers résidentiels et administratifs de la ville. La situation n'est pas préoccupante, comme tend à le souligner un élu ; elle est plutôt grave, au regard des indicateurs qui clignotent au rouge. En effet, les scènes de vaches errant entre les immeubles de la cité populaire Aïn Defla, située sur les hauteurs de la ville, sont coutumières, à tel point que de les voir manger dans des bennes à ordures n'émeut plus personne. Un riverain nous avouera ceci : « Il y a des vaches qui ont élu domicile dans des cages d'escaliers des immeubles. Pour entrer ou en sortir, nous devons enjamber des bouses ». Un autre habitant de cette même cité dira : « Nous avons contacté, à plusieurs reprises, les responsables et élus de l'APC pour endiguer le phénomène des animaux errants, des rats, des moustiques, etc. Mais rien à ce jour ; la situation va de mal en pis ». Même constat au niveau des autres cités et quartiers populaires, où la salubrité publique ne veut, aujourd'hui, plus rien dire du tout. Plus grave encore, du côté des 140 logements LSP flambant neufs (cité Emir Abdelkader) de Guelma, un propriétaire, récemment installé, nous a fait visiter le rez-de-chaussée d'un immeuble devant abriter des locaux commerciaux. Les canalisations d'eaux usées étaient cassées, et ce n'était pas tout : le raccordement de l'immeuble à l'égout principal n'aurait pas été réalisé. C'est ce que nous confirmera un employé de l'office national de l'assainissement. Selon notre interlocuteur, les vents dominants en été portent leurs effluves quotidiens. Du coup, point de fenêtres ouvertes. En plein centre-ville, l'immeuble de la place du 19 Mars, appelé communément « Septième », fait toujours parler de lui, car l'incivilité y perdure. Il n'est pas rare de recevoir un sac poubelle ou, tout bonnement, les restes d'une marmite de spaghettis sur la tête. Vous avez dit cimetière ? Celui de El Hadj M'barek, le plus ancien de la ville de Guelma, est tout bonnement profané, sinon comment doit-on qualifier un dépôt d'ordures sur des tombes affaissées et la présence d'animaux errants à longueur de journée. Notons également que les abords du cimetière central de la ville ne sont pas en reste. Quoi qu'il en soit, les représentants de la société civile de la ville de Guelma, ainsi que les habitants sont, sans l'ombre d'un doute, complices de cette situation, car démissionnaires à plus d'un titre.