A Miliana, Djendel, Djelida, Khemis Miliana et bien d'autres communes, les vides sanitaires grouillent de moustiques, de cafards et de rats. Les odeurs nauséabondes qui en émanent et les risques de maladies sont des menaces sérieuses pour les habitants. Le chef-lieu de la wilaya de Ain Defla, autrefois simple bourg où vivaient quelques familles, s'est transformé au fil des années en ville ouverte sur la modernité et résolument tournée vers l'avenir – pour peu que toute la société s'implique dans l'amélioration du cadre de vie. Avec, entre autres, la trémie réalisée à l'entrée est du chef-lieu de la wilaya et les espaces alentour aménagés (tel le grand rond-point fleuri), l'accent a été mis ces derniers temps sur l'embellissement des artères principales des agglomérations. Toutefois, l'envers du décor est ce lot de laideurs à Miliana, Djendel, Djelida, Khemis Miliana et bien d'autres communes, où les vides sanitaires grouillent de moustiques, de cafards et de rats. Les odeurs nauséabondes qui en émanent et les risques de maladies constituent des menaces sérieuses pour les habitants. Si certaines municipalités, comme celle du chef-lieu de wilaya, ont entamé des opérations de démoustication, il n'en est pas de même pour le reste des communes, à l'image de Khemis Miliana où se concentre une forte population. Les habitants de cette commune se plaignent de la prolifération des insectes nuisibles et porteurs de microbes, notamment au niveau des ensembles d'habitations telles que la cité Houria, Sidi Maamar, Hay Essalam et autres. Cette situation est engendrée par le manque d'hygiène dû à l'absence d'opérations de nettoiement régulières et de ramassage des ordures dans certains quartiers. Une situation aggravée par l'incivisme et l'indifférence des citoyens, lesquels accusent les pouvoirs publics de laxisme mais participent quand même, par leurs actes irresponsables, à la dégradation de leur propre cadre de vie. En cette période de canicule, les risques gagnent du terrain et menacent sérieusement la santé des populations. Il s'agit notamment des eaux stagnantes et noirâtres au niveau de la gare routière, de la cité Essalem et du marché couvert où les poissonniers et autres vendeurs exposent leurs marchandises en faisant fi des règles d'hygiène, au milieu de la friperie et de la brocante, dans un désordre qui pousse à s'interroger sur le rôle des autorités compétentes. Ces derniers jours, les services municipaux mènent des opérations tous azimuts contre le squat des trottoirs par les commerçants, sommés en outre de donner un aspect décent à leurs devantures. Cependant, estiment des citoyens, l'urgence est d'abord d'éradiquer la source du mal en s'attaquant directement à tout ce qui porte atteinte à la santé des individus. L'environnement est aussi l'affaire des services des forêts, lesquels ont mené, l'année écoulée, des opérations de reboisement et de nettoyage ciblant 1365,5 hectares, en plus d'autres actions similaires à travers la wilaya touchant les abords des oueds. Ces programmes ont toutefois besoin d'être renforcés en faisant appel aux compétences pour assurer leur suivi et garantir les résultats escomptés. Par ailleurs, la direction locale de l'environnement a mis en place tout un programme de sensibilisation en direction des enfants, à travers la création de clubs verts au niveau des établissements scolaires et l'organisation de concours pour récompenser les meilleurs travaux dans le domaine de la protection de l'environnement. Des initiatives louables mais insuffisantes, en l'absence de coordination efficace et permanente entre tous les acteurs impliqués. Il y a lieu de relever que les pollueurs sont surtout des adultes, encouragés qu'ils sont par le climat d'anarchie qui règne en l'absence notamment d'infrastructures adéquates pour l'exercice des activités commerciales.