Les terrains vagues sont devenus le point de chute d'une engeance irréductible de jeunes adolescents et délinquants qui s'adonnent à la drogue et aux psychotropes. Les locataires de la cité des 160 logements de Mila souffrent en silence le martyre depuis plusieurs années. Leurs légitimes doléances concernant leur droit au repos et à la tranquillité sont restées lettre morte. Ces plaintes récurrentes transmises à qui de droit n'ont pas trouvé d'oreille attentive. Le problème de la dégradation et de l'envenimement à vue du cadre de vie des habitants de la cité des 160 logements dure et perdure sans que les intéressés n'entrevoient la moindre solution se profiler de la part des responsables. Sous d'autres altitudes pourtant, la question de la sécurité et de la quiétude des citoyens aurait provoqué vents et marées, et des autorités concernées, et des associations de lutte contre ces fléaux. La question du délitement significatif du cadre de vie dans cette cité est préoccupante, d'autant plus qu'il s'agit d'un des quartiers les plus huppés du chef-lieu de wilaya implanté, de surcroît, dans la périphérie immédiate du siège de la wilaya. Dans une pétition remise à El Watan, les plaignants exigent des responsables l' « humanisation de leur vie quotidienne et l'éradication du phénomène des nuisances sonores et des atteintes répétitives à la tranquillité des riverains induits par la prolifération des salles de jeux et des commerces de CD et K7 qui occupent le rez-de-chaussée des immeubles, et leur corollaire, le vacarme et les agressions sonores ininterrompues ». De jour, comme de nuit, a-t-on constaté, la sono exubérante et les décibels assourdissants sont servis à profusion. Si bien que les pauvres résidants ont fini par perdre le nord. Une situation aussi pénalisante que déplorable qui a eu pour effet d'obliger les habitants à se cloîtrer chez eux, fermant portes et fenêtres pour se mettre à l'abri des émanations pestilentielles et des salves d'obscénités qui sont monnaie courante. Une vraie foire d'empoigne « Les personnes âgées ou malades, les bébés et les travailleurs devant chaque matin vaquer à leurs obligations sont indisposés au plus haut point », clame-t-on. Le tapage nocturne infernal, la multiplication anarchique des monticules d'immondices, la prolifération des rats et des insectes et les relents nauséeux qui proviennent des mares gisantes des eaux usées et des regards, pour la plupart obstrués par la sédimentation de divers dépôts solides, sont le lot quotidien d'une population livrée à elle-même. Censés être des aires de jeu, les terrains vagues à l'intérieur de ladite cité sont devenus un point de chute d'une engeance irréductible de jeunes adolescents et délinquants qui s'adonnent à la drogue et aux psychotropes au vu et au su de tous. « Chaque fois que, de guerre lasse, nous déposons plainte, nous essuyons la foudre des énergumènes et des voyous qui nous imposent des brimades et des vexations et nous traitent de tous les noms d'oiseaux », a affirmé un locataire. « Le comble de l'ironie, ajoutent nos interlocuteurs, c'est que certains gérants et exploitants de salles de baby foot et de cafétérias ont, pour les uns, illégalement exproprié des vides sanitaires pour l'aménagement de toilettes et, pour les autres, empiété sur la propriété publique en bâtissant des murs d'extension sur des avaloirs même sans pour autant qu'ils soient inquiétés ». Le plus renversant est, selon ces mêmes habitants, le fait que les services concernés continuent d'attribuer des autorisations d'exploitation et encourager ce genre d'activités nuisibles en milieu public.