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Les multiples facettes d'une région sauvage
Amarna
Publié dans El Watan le 11 - 06 - 2008

La luxuriance du vert s'estompera graduellement du plus vif au plus terne. Les asperges et la lavande prennent davantage le dessus sur le pin d'Alep et le lentisque.
Première curiosité, la région montagneuse des Amarna fait partie intégrante de la commune de Mostaganem. Pour y accéder, il faut impérativement emprunter l'un des trois chemins qui y mènent. Le plus long et le moins accessible est celui qui contourne le Djebel Ed-Diss jusqu'à l'embouchure du Cheliff. Avant de s'engager sur le pont qui enjambe la rivière, il faut impérativement tourner à droite et longer la rive gauche jusqu'au douar qui est situé en bordure de l'oued. Cependant, l'état de la piste ne permet guère de dépasser ce premier groupe de maisons. En effet, la forte pente et l'absence d'entretien de la piste en auront réduit l'usage.
L'autre chemin passe par le douar des Hachem. Emprunté régulièrement par les camions du nettoiement urbain de la commune de Mostaganem, ce chemin conduit jusqu'au sommet du djebel Ed-Diss, en passant par l'immense décharge publique d'où émanent de fortes odeurs produites par le brûlage des détritus ménagers. S'étalant sur plusieurs centaines de mètres, cette décharge en dissuaderait les plus perspicaces. Enfin, il y a un troisième accès, qui transite obligatoirement par les communes de Sayada et de celle mitoyenne de Kheireddine. Après avoir dépassé cette dernière agglomération, il suffit de continuer directement vers Aïn Boudinar et tourner à la première bifurcation en direction du Nord.
Les superbes alignements de vignobles qui continuent d'agrémenter la route sont très trompeurs. Car sitôt les contreforts de la montagne atteints, le chemin entame une série de serpentins qui amoindrissent considérablement les effets de la pente raide. Après avoir dépassé le dernier carré de maisons de pierres, la végétation se fera de plus en plus rare et de plus en plus chétive. La luxuriance des verts s'estompera graduellement du plus vif au plus terne. Les asperges et la lavande prennent davantage le dessus sur le pin d'Alep et le lentisque.
Le maquis se fera plus disparate au sommet du mamelon. Alors que la route perdra graduellement de son asphalte au profit des nids de poule qui se feront plus pressants. Puis, le mausolée de Sidi Abdallah se détachera sur la crête d'en face. En bas, à nos pieds, le méandre de l'Oued Cheliff se dépareillera sans peine grâce à un double bosquet de tamaris qui le bordent avec volupté.
La plage de la Sonaghter où les premières fondations de l'unité de dessalement d'eau de mer commencent à sortir graduellement du sable, se décolle sans peine grâce aux bavures blanches laissées par les vagues. Puis la route se fera plus cahotante sous l'effet des grosses pierres mises à nu par l'absence récurrente du goudron. De chaque côté du chemin, une succession ininterrompue de talwegs donne au paysage un aspect lunaire. Les maigres couloirs tracés à même la montagne par les mouvements incessants des troupeaux de chèvres, découpent le paysage par de langoureuses cicatrices. De nombreux hameaux abandonnés rappellent les temps anciens où cette contrée procurait à ses habitants quiétude et sérénité. De vieux oliviers récalcitrants continuent de maintenir l'illusion que l'agriculture reste encore possible.
Des paysages sauvages et somptueux
Au loin, l'ancienne cité de Quiza se fond littéralement dans une forêt de pins et de thuyas. Les eaux verdâtres du Chéliff maintiennent vivace l'illusion d'un port fluvial que des historiens chevronnés croient avoir décelé en ces lieux. Culminant à plus de 350 mètres, le mausolée de Sidi Abdallah domine majestueusement la vallée. Des tombes circulaires bâties à l'aide de pierres cachent admirablement l'âge de leurs locataires.
Les plus récentes sont facilement datées grâce aux pierres tombales qui les ornent. Jouxtant le saint marabout, une petite et coquette mosquée, admirable par ses courtes colonnades et son sublime mihrab, donne la nette impression que des fidèles s'y relaient sans discontinuité. Sur la pente du piton, plusieurs maisons sont totalement abandonnées. Quelques chétifs amandiers survivent avec opiniâtreté au milieu des alignements de figuiers de Barbarie. Le plus gros bourg des Amarna, celui auquel on accède par la rive gauche du Chéliff, est à seulement un jet de pierre. A mi chemin, le dernier douar encore habité se détache allègrement grâce à ses maisons en tuiles rouges.
Le chant d'un coq ne laisse planer aucun doute sur une présence humaine. Puis, soudain, le bruit familier d'un motocycle nous réconcilie avec la modernité. Une virée pédestre vers l'unique source du coin nous fera traverser des terres où la désolation règne sans partage. Cette source qui continue de maintenir la vie dans ces contrées accidentées aura fait l'objet de plusieurs aménagements. Un berger venu faire boire son troupeau de chèvres soutiendra que durant la colonisation, la source aurait été apprivoisée pour alimenter le village de Aïn Boudinar (ex-Bellevue). Le minuscule sentier qui y mène permet aux derniers habitants des Amarna de venir s'y approvisionner en eau potable, en s'aidant d'ânes encore valides.
Le captage d'une des multiples sources et l'aménagement d'un abreuvoir, durant les dernières années de la colonisation, avaient permis aux autochtones de réduire un peu le trajet. Mais cette initiative n'aura pas survécu. En face du marabout, à mi chemin de la source, apparaissent les ruines de ce qui fut une fontaine publique et un abreuvoir à bestiaux. La rupture de la canalisation aura mis fin à cette géniale initiative. De nos jours, même les populations du versant Sud de la montagne, ceux qui sont à quelques encablures de Kheireddinne ou des Hachem, continuent d'emprunter ce chemin de croix jusqu'à la fontaine.
Les dernières familles qui résistent encore à la tentation de la ville ne peuvent se passer de cette fontaine généreuse. Inlassablement, ils arpentent quotidiennement ces sentiers que leurs aïeux d'il y a plusieurs siècles auront inlassablement creusés dans la montagne. Un peu d'asphalte pour rapiécer la route jusqu'au mausolée de Sidi Abdallah les maintiendra pour des siècles sur ces terres arides et pourtant généreuses. Autrement, ce sera un véritable miracle si d'ici peu, il y aura encore une vie sur ces contrées majestueuses.


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