La prise en charge d'un malade atteint d'une infection nosocomiale est l'équivalent du salaire de cinq infirmiers, soit 93 000 DA. La prévention coûte neuf fois moins que le traitement. Préserver le niveau de sécurité et de qualité des soins dans les hôpitaux semble être une des tâches difficiles à réaliser dans certains établissements où beaucoup d'efforts ont été fournis. Les journées de sensibilisation organisées depuis quelques années au niveau national ont porté néanmoins leurs fruits. Les initiatives sont multiples et le débat a été lancé, à l'image de la journée d'étude organisée mardi dernier par l'entreprise Nosoclean à l'hôtel Saint Georges à Alger. Cette cinquième édition, placée sous le thème « L'hygiène des hôpitaux et la bonne gouvernance », qui a réuni des gestionnaires des établissements de santé, des infirmiers hospitaliers et des épidémiologistes, a permis de faire une évaluation de la situation et réitérer encore une fois la nécessité de développer des programmes de prévention efficaces en les adaptant aux normes internationales. Les expériences réalisées dans certains hôpitaux tels que Tizi Ouzou et Blida ont abouti à des « résultats satisfaisants ». Selon le docteur Attif, épidémiologiste au CHU de Blida, la prévalence des infections nosocomiales est passée de 9,5 en 2001 à 3% en 2006 dans cet établissement grâce au programme préventif mis en place. Ce dernier est axé principalement sur la formation de tous les intervenants au niveau de la structure et la disponibilité des moyens nécessaires pour mener à bien cette dure tâche. Pour répondre à cette attente légitime, il convient de recueillir et de diffuser les éléments qui donneront une information pertinente, a-t-il souligné, en précisant que le coût de la prise en charge d'un malade atteint d'une infection nosocomiale est l'équivalent du salaire de cinq infirmiers. La prévention de ces infections est 9 fois moins coûteuse que leur traitement qui est de 93 000 DA pour chaque malade, a- t-il ajouté en citant une étude réalisée par le CHU de Blida entre 2004 et 2006. Il a précisé que le traitement d'une infection nosocomiale nécessite une antibiothérapie onéreuse et, dans la plupart des cas, le malade développe une résistance à l'antibiotique prescrit. Le docteur Timsiline, directeur de Nosoclean, a mis en exergue les efforts consentis par les responsables d'hôpitaux en matière de prévention des infections nosocomiales, estimant que la tâche reste difficile face à la « contrainte d'acheter les produits désinfectants les moins cher ». Le docteur Timsiline a précisé, à ce propos, que « dans les pays développés, la gestion des produits désinfectants et antiseptiques pour lutter contre la propagation des infections nosocomiales est confiée au ministère de la Santé et aux pharmacies centrales des hôpitaux alors qu'elle n'est pas bien maîtrisée dans notre pays ». Il a rappelé le respect impératif des normes d'importation des désinfectants et antiseptiques. Pour parer ce vide juridique, il est souhaitable que le ministère de la Santé, a-t-il affirme, valide une liste officielle des produits antiseptiques et désinfectants.