La lutte contre les infections nosocomiales passe tout d'abord par une bonne hygiène des mains. C'est l'unique moyen de combattre les infections manu portées qui sont généralement à l'origine du mal et préserver le niveau de sécurité et de qualité des soins dans les hôpitaux. « Ce n'est jamais assez de le répéter », soutient le professeur Soukhal, épidémiologiste et chef de service à l'hôpital de Beni Messous, en marge des travaux de la 6e journée de formation et d'échange en hygiène hospitalière ayant pour thème « Entre culture de sécurité des soins et réformes » organisée, hier à l'hôtel Sheraton, Alger, par la société Nosoclean, en collaboration avec les laboratoires Anios, Malg et Sanivap. « Nous célébrons, à travers cette journée, nos dix années de combat contre les infections nosocomiales pour l'amélioration de la qualité des soins, et cette journée est particulière cette année, parce qu'elle intervient à la veille de la Journée mondiale de l'hygiène des mains qui est la première phase de la lutte contre les infections nosocomiales manu portées. » Le professeur Soukhal inscrit également cet événement dans la conjoncture actuelle marquée par l'apparition du virus A-N1H1 qui continue de se propager à travers le monde. Cette lutte, poursuit le Pr Soukhal, répond à un processus qui nécessite un équipement adapté et des produits aux normes et un protocole d'exécution validé. La Journée mondiale de l'hygiène des mains, instituée par l'OMS, ayant pour thème « Save lives : Clean your hands » (Sauvez des vies : Lavez-vous les mains), a pour but de sensibiliser et de promouvoir l'hygiène des mains auprès des professionnels de la santé et des usagers des établissements de santé, à travers notamment des produits hydro-alcooliques. Avec le nouveau virus de la grippe A-H1N1, estime le Pr Soukhal, on doit maîtriser l'extension de ce virus et la première des choses à faire est de briser la chaîne de la transmission manu portée du virus, d'où la nécessité de désinfecter les mains en utilisant des produits adaptés, tels que Anios gel 85 NPC. « D'ailleurs, ce produit est indiqué dans la lutte contre le virus H5N1 et H1N1, hépatite B et C et Vih sida, a-t-il souligné. Avant de préciser qu'il est également important de désinfecter l'environnement, notamment le mobilier, les lits en optant pour un bionetoyage vapeur, à l'aide d'une machine équipée permettant de nettoyer et de désinfecter à la vapeur d'eau à 160 degrés sous une pression de 5 à 6 barres. Les autres protections sont également nécessaires, telles que les masques, les gants après lavage des mains, les charlottes (bonnets). » Pour le Pr Soukhal, la prévention c'est tout ce qui empêche l'apparition d'un nouveau cas, donc il faut agir sur l'incidence de la maladie. Comme il est aussi important de veiller à l'élimination des déchets contaminés par les virus. « Ces déchets doivent suivre une filière sécurisée dans des emballages qui doivent répondre à des normes et doivent être mis dans des sacs de couleur jaune portant le mention ‘'bio hazard'', faisant référence au risque infectieux et des collecteurs aux normes aussi de couleur jaune portant la même mention pour tout ce qui est piquant, coupant et tranchant. Comme il est aussi recommandé d'avoir au sein de la structure hospitalière des unités mobiles d'isolement, portant tout le nécessaire pour être introduit dans une chambre spéciale lorsqu'un malade est en isolement aussi. Les chariots doivent être aussi adaptés à la lutte contre les maladies transmissibles émergentes, telles que la grippe A-H1N1. » Docteur Temseline, le directeur général de Nosoclean, qui plaide pour l'évolution des protocoles de traitement des dispositifs médicaux, notamment en endoscopie, se félicite de la prise de conscience des pouvoirs publics et des gestionnaires des dangers que représentent les infections nosocomiales. La présence de la majorité des gestionnaires des établissements de santé prouve qu'on veut réellement faire changer les choses dans nos hôpitaux, d'autant que les infections nosocomiales sont un gouffre de dépenses. Le traitement d'une infection nosocomiale revient à 80 000 DA, a-t-il souligné.