En progression constante depuis le début des années 2000, les prix du pétrole ont entamé en 2003 un cycle de hausse jamais égalé auparavant. Après plusieurs années de pétrole bon marché qui nécessitait de la part de l'OPEP des efforts constants de réajustement de l'offre aux fins de préserver ses intérêts, le baril a fini par se hisser à plus de 50 dollars et à s'y maintenir à la faveur de la forte expansion des pays émergents, mais aussi en réaction aux répercussions de la guerre du Golfe et au « gel » de l'offre irakienne. La hausse s'est installée au moment où les analystes tablaient sur une augmentation de la production irakienne et le retour à un prix d'équilibre physique autour de 30 dollars. On qualifia alors l'augmentation des prix du baril de « passagère », mais la hausse se poursuivit et les pics boursiers se répétèrent à Londres et à New York, imprimant une nouvelle réalité au marché de l'or noir. L'ère du pétrole peu cher et abondant était bel et bien finie. Durant l'été 2005, les prix ont atteint de nouveaux records historiques, se hissant à 78 dollars, avant de se replier et d'atteindre les 60 dollars le baril durant l'année 2006. Au cours de 2007, plus rien ne semblait pouvoir contenir la hausse des prix. Le baril connut alors diverses fluctuations, atteignant 62 dollars début mai, avant de franchir les 90 dollars au second semestre 2007. Le 20 novembre 2007, le baril a carrément franchi, au cours de la séance de cotation, le fameux « seuil psychologique des 100 dollars » — qui semblait être, à peine quelques mois auparavant, une prédiction farfelue — avant de se replier et finir l'année à 96,10 dollars. Aujourd'hui, près de sept mois après, le cours du baril progresse de jour en jour, flirtant avec les 150 dollars — un prix qui pourrait être atteint durant l'été — alors qu'on spécule déjà sur de nouveaux seuils à 200 dollars. Des prédictions tout à fait envisageables et qui motivent des craintes notamment chez les pays consommateurs qui demandent à l'OPEP de mettre plus de pétrole sur le marché. Une solution qui ne devrait pourtant pas, selon diverses analyses de l'OPEP, changer grand-chose à l'ascension des prix, les facteurs de la hausse étant à chercher notamment du côté des actions spéculatives et du manque d'investissements en matière de raffinage.