Bouguerra Soltani veut un changement au sein du gouvernement. Il ne l'exprime pas clairement, mais il le sous-entend. Quelques semaines après sa réélection à la tête du MSP pour un second mandat de cinq ans, le président du MSP, également membre de ce gouvernement dont il n'apprécie visiblement pas la manière de faire, parle d'« un imminent remaniement gouvernemental ». Sans pour autant donner d'indications précises sur cette éventuelle opération de lifting de l'Exécutif. Invité jeudi au forum hebdomadaire de la Chaîne II de la Radio nationale, il se montre en effet mesuré, rappelant qu'il s'agit là d'une prérogative du président de la République. M. Soltani trouve néanmoins que le climat ambiant renseigne sur « un prochain changement » au sein de l'appareil exécutif. Evitant de porter des jugements sur le rendement de tel ou tel ministre, M. Soltani émet des critiques sur le mode de gestion du gouvernement dans son ensemble. Affirmant qu'il est au sein de l'Exécutif uniquement pour un travail de réflexion, le président du MSP estime qu'il ne pourrait pas y avoir d'« excuses » à l'échec dans tel ou tel secteur d'activité car, précise-t-il, les ressources financières sont suffisamment disponibles. « S'il y a problème, c'est au niveau plutôt des mentalités et des méthodes de gestion des gouvernants. C'est ce qu'il faut revoir », martèle-t-il. Mais, ajoute-t-il, le véritable « juge » reste le peuple. « C'est lui le véritable baromètre », soutient-il. M. Soltani évoque, au passage, les défis qui attendent l'équipe gouvernementale à partir de septembre prochain. « La rentrée sociale s'annonce chargée en événements. Le gouvernement doit s'y préparer », lâche-t-il. Parmi ces événements, M. Soltani cite la rentrée scolaire, le mois de Ramadhan, la révision de la loi fondamentale du pays et la précampagne pour la présidentielle d'avril 2009. Pour lui, si la révision de la Constitution est maintenue, elle devrait avoir lieu au plus tard en novembre. « Si l'amendement de la Constitution n'est pas effectué avant décembre, ce serait trop serré pour le faire. Car, il faudrait accorder aux citoyens le temps nécessaire pour qu'ils puissent donner leurs avis à ce propos », relève-t-il avant de revenir sur la position de son parti par rapport à cette révision. « Nous proposons qu'il y ait l'élargissement du champ des libertés individuelles, collectives, syndicales et partisanes et que l'Islam soit renforcé », souligne M. Soltani qui rappelle cependant que « le président de la République reste le seul habilité à décider de l'amendement de la présente Constitution ».