Un troisième front vient de s'ouvrir au sud de la wilaya de Sidi Bel Abbès, à Rjem Demmouche plus précisément, dans le cadre de la lutte tenace et sans répit que livrent différents services à l'avancée du criquet pèlerin, dont les premiers essaims ont été signalés au mois d'avril dernier près de Marhoum. Depuis une cellule de crise chargée de superviser et de coordonner l'opération, la lutte antiacridienne est menée tambour battant, semble-t-il, au niveau de la direction des services agricoles (DSA) où l'insecte est catalogué comme étant un fléau ravageur. Après les interventions préliminaires effectuées à la mi-avril sur deux fronts, à savoir Marhoum et Bir H'mam, le programme de lutte qui entame sa phase décisive, celle dite anti-larvaire, se fixe comme objectif, précise M. Bensedjad, responsable du service phytosanitaire, « de réduire de manière significative les populations localisées et de juguler les effets très redoutés de l'éclosion qui se distingue par l'apparition de sujets ailés (appelés ailés roses) ». Le responsable précise que les actions engagées jusqu'à ce jour, avec l'appui des équipes spécialisés de l'INPV, des gardes-forestiers, des éléments de la protection civile et ceux du commissariat pour le développement de la steppe (HCDS), se sont traduites par le traitement de 16 882 hectares alors que la phase de lutte anti-larvaire a englobé jusqu'à ce jour 17 300 hectares. Outre les moyens aériens utilisés pour les zones inaccessibles, une dizaine de véhicules et des pulsateurs à dos et motorisés ont été mobilisés sur le terrain dans les zones vastes. Depuis mardi, les collectivités locales ont été également mises à contribution pour appuyer les opérations au sol, nous a affirmé le directeur des services agricoles. Il est question pour nous de briser le cycle de reproduction qui, dans sa phase actuelle marquée par l'éclosion des larves et la multiplication des ailés, s'avère être des plus sensibles, d'autant plus que des populations d'ailés roses, venues des wilayas limitrophes et signalées dans les régions du sud, nous imposent une plus grande vigilance », note-t-il. « Le vol de retour des criquets pèlerins vers la région subsaharienne est l'occasion idoine d'intensifier la lutte afin de se prémunir d'une nouvelle invasion, dans des proportions similaires, l'année prochaine », enchaînera-t-il. A l'instinct très développé, le Locusta migratoria est capable, au vu des conditions climatiques exceptionnelles enregistrées cette année favorisant son développement, de parcourir des distances importantes en un laps de temps réduit. Les ailés roses, qui font craindre le pire aux équipes de lutte de part leur voracité et leur mobilité, sont en mesure de parcourir plus de 150 km en moins de 24 heures avant d'atteindre l'âge mature, relève-t-on. En Parallèle, une campagne de sensibilisation en direction des agriculteurs et apiculteurs est menée depuis plusieurs semaines afin de minimiser les effets de la lutte antiacridienne sur les cultures, selon le responsable du service phytosanitaire pour qui les pesticides utilisés sont des produits biodégradables à faible rémanence.