Les essaims de criquets pèlerins ont pris la voie express. Leur avancée progressive se fait de plus en plus sentir. Ces derniers temps, des nuées de criquets ont commencé à atterrir dans les régions du nord, notamment à l'ouest du pays. Cela est le cas de la wilaya de Sidi Bel Abbès où les agriculteurs se sentent sérieusement menacés, d'autant que la reproduction des criquets est prévue, selon des responsables du ministère de l'Agriculture, pour la mi-novembre en cours. Selon le bilan établi par les services locaux de la wilaya de Sidi Bel Abbès, repris par l'agence officielle APS, les zones infestées sont situées en grande partie dans les localités agropastorales de Redjem Demmouche, Marhoun, et Bir H'mam. Néanmoins, d'après les mêmes services, la superficie touchée par ces insectes est traitée au fur et à mesure, sur la base de prospections effectuées par les équipes d'intervention. La même source note, par ailleurs, que la lutte antiacridienne dans cette région de l'ouest du pays, s'est soldée par le traitement de 2000 hectares de terres. Soulignons dans ce contexte que les wilayas comme Sidi Bel Abbès, Tebessa, Mascara ont totalisé 5% des surfaces infestées. Les responsables du ministère de l'Agriculture, de leur côté, indiquent que les essaims qui ont fait leur apparition dans cette wilaya et dans d'autres ne sont pas importants et que le dispositif mis sur place a réussi à venir à bout de ce fléau menaçant. Donc le risque de leur reproduction est inexistant dans la mesure où la structure organique de l'insecte se limite au stade biologique dit «aile rose immature». Un autre argument avancé pour apaiser la panique des agriculteurs du nord du pays, surtout que les conditions météorologiques et écologiques sont favorables à la reproduction, c'est le changement climatique et le retour de la fraîcheur après la dernière canicule. «Les criquets pèlerins ne risquent pas de se déplacer, à présent, vers le nord car ils seront empêchés par une barrière thermique qui se constituera au niveau des wilayas du nord du Sahara, notamment à Naama, El Bayadh et Djelfa» a expliqué le président du poste de commandement de la lutte antiacridienne, M.Ali Moumen. Il est à noter qu'actuellement, le nombre de wilayas touchées par la lutte antiacridienne est de 17. Le dispositif est plus concentré dans les wilayas de l'extrême sud du pays, telles Tindouf, Béchar, Illizi qui constituent 80% des surfaces infestées. Quant aux wilayas du nord Sahara comme Naama, El Oued, El Bayadh et Djelfa, elles représentent 15 % du total des surfaces infestées. Il convient de signaler que les invasions acridiennes ont beaucoup plus touché la Mauritanie qui continue d'enregistrer des dégâts énormes. Ce pays est d'ailleurs considéré comme le berceau de la reproduction des criquets et ce, vu la sécheresse qui continue encore de sévir causant ainsi d'énormes préjudices et dégâts aux agriculteurs. «La situation est particulièrement critique en Mauritanie où les criquets pèlerins poursuivent leur oeuvre de destruction» a souligné la FAO qui précise que le bilan pourrait s'alourdir dans ce pays, où la moitié de la production céréalière est déjà affectée, du fait que beaucoup d'essaims y sont encore présents.