Le chef de l'opposition ukrainien et candidat à l'élection présidentielle, M. Victor Iouchtchenko, est désormais définitivement fixé sur l'origine de sa maladie. La thèse de son empoisonnement a été confirmée hier par un médecin qui l'a examiné à Vienne. « Il n'y a aucun doute sur le fait que la maladie a été provoquée par un empoisonnement à la dioxine », a déclaré au cours d'une conférence de presse Michael Zimpfer, médecin-chef du Rudolfinerhaus, une clinique privée du nord de la capitale autrichienne où Iouchtchenko avait été admis vendredi soir. Plus précis, le médécin autrichien a reconnu que le produit toxique a été administré « délibérément par une tierce personne », confirmant ainsi la thèse soutenue par Victor Iouchtchenko de l'acte criminel prémédité. Le leader de l'opposition ukrainien a été soumis à des examens approfondis faisant appel à des techniques de pointe, telles que la médecine nucléaire, pour tenter de percer le mystère entourant sa maladie. Le candidat de l'opposition ukrainien qui a suscité un large mouvement de sympathie dans son pays et à l'étranger pour son combat en faveur de l'instauration d'un système démocratique en Ukraine s'était refusé jusqu'ici à se soumettre à des examens médicaux pour déterminer les causes de sa maladie mystérieuse qui a provoqué des lésions cutanées au niveau de son visage et l'origine des malaises récurrents qui lui imposent un suivi médical contraignant pour ses activités politiques intenses en cette période électorale des plus enfiévrées. Pour couper court à toutes les spéculations suscitées autour de sa maladie, il s'est donc finalement résolu à se soumettre à des prélèvements cutanés ainsi que sur la muqueuse des intestins dont l'analyse en laboratoire a corroboré la thèse de l'empoisonnement. Donné favori pour l'élection présidentielle ukrainienne, M. Iouchtchenko, 50 ans, a été victime d'un malaise en septembre dernier. Il avait été admis à l'hôpital à Vienne et avait gardé le lit pendant plus d'une semaine, souffrant de douleurs abdominales et de lésions au visage et au torse. Le visage grêlé, rongé par ce mal mystérieux, il avait affirmé à son retour à Kiev avoir été victime d'une tentative de meurtre commanditée, accusation qu'il avait confirmée vendredi, mais qui n'a pu être prouvée médicalement à ce jour. Le parquet ukrainien, qui a ouvert une enquête pour attentat, avait conclu le 22 octobre dernier à une « fièvre herpétique virale ». Avec ce diagnostic médical confirmant la thèse de l'empoisonnement, l'arme du crime est désormais connue ; il reste à retrouver à qui devait profiter ce crime avorté.