Après avoir obtenu une augmentation des salaires, les pilotes de la compagnie nationale Air Algérie veulent ouvrir un nouveau chantier, le plus important, selon eux. Il s'agit du statut particulier des pilotes. Pour le Syndicat des pilotes de ligne algériens (SPLA), l'élaboration du statut particulier demeure une exigence. « L'élaboration de ce texte est resté lettre morte depuis 1989. Pourtant l'article 4 de la loi 90-11 permet à notre corporation d'avoir un statut particulier pour mieux gérer nos carrières », nous déclare Abdelkrim Segouane, membre dudit syndicat. Cette question sera, indique-t-il, à l'ordre du jour du congrès des pilotes de ligne algériens (toutes compagnies confondues) devant se tenir le 21 juin prochain à Alger. Pour le syndicaliste, il faut absolument préparer les textes protégeant les droits des pilotes algériens en prévision de l'ouverture du marché du transport aérien national aux compagnies privées. Revenant sur l'accord relatif à l'augmentation des salaires des travailleurs d'Air Algérie, signé récemment entre les sections syndicales et la direction de l'entreprise, Abdelkrim Segouane se dit satisfait. « Le syndicat est content, parce que cette augmentation intervient après deux ans de retard. Mais, ce n'est qu'à la fin du mois qu'on pourra savoir si l'augmentation répond aux aspirations des pilotes. Nous avons toujours exigé une harmonisation des salaires », déclare-t-il. Avec un salaire de 2000 euros/mois (200 000 DA en moyenne), les salaires des pilotes algériens, explique encore notre interlocuteur, demeurent très bas en comparaison avec ceux de leurs collègues marocains (6000 euros), tunisiens ou égyptiens. « Nous ne faisons pas de comparaison avec les pilotes des compagnies européennes ou celles du Golfe où les salaires varient entre 11 000 et 12 000 euros. Nous voulons uniquement que nos salaires soient mis à niveau avec ceux appliqués dans les pays voisins qui ont le même niveau de vie que nous », ajoute-t-il. « Le pilote algérien, enchaîne-t-il, gagne plus en recourant à des heures supplémentaires. » « Toutefois, le nombre d'heures supplémentaires est limité pour des raisons de sécurité des passagers », soutient-il. Le syndicat de l'entreprise (UGTA) se dit également satisfait. « Pour nous, l'accord signé est satisfaisant et tous les travailleurs sont contents », atteste Hamid Bali, secrétaire général de l'entreprise. Ce dernier précise, toutefois, que son syndicat « attend toujours la réforme salariale à travers l'élaboration d'une nouvelle grille des salaires ». « Il faut revoir la grille des salaires applicable actuellement en adoptant un nouveau classement », explique-t-il, affirmant que cette question n'a pas été discutée avec la direction de l'entreprise.