Le Syndicat des pilotes de ligne algériens (SPLA) va tenir une réunion extraordinaire, le 29 mai, dans la salle de conférences de l'hôtel Mercure à Alger, pour aborder la problématique du statut particulier et débattre vraisemblablement de la démarche à suivre en réaction à la réunion qui s'est déroulée le 15 mai dernier au siège de la direction générale d'Air Algérie regroupant le PDG et les représentants des pilotes. Pour d'aucuns, le timing de ce conclave ne semble pas fortuit puisqu'il intervient quelques jours avant le coup d'envoi du programme spécial « Eté 2005 » établi par la compagnie Air Algérie, en perspective de l'afflux massif des émigrés durant la saison estivale. Les pilotes de ligne seront davantage sollicités durant cette période et le volume horaire cumulé par ces derniers pourrait, nous dit-on, dépasser les 100 heures par mois. Ce point important devrait d'ailleurs être évoqué par les syndicalistes lors du conclave du 29 mai prochain pour tenter, le cas échéant, d'exercer une pression sur la direction d'Air Algérie et la tutelle, et ce, même si le secrétaire général du SPLA évite d'en parler, afin de contraindre les pouvoirs publics à reconsidérer au mieux le métier de pilote de ligne. Une reconsidération qui doit passer préalablement par le réexamen du décret 02-89 du 2 mars 2002 relatif à la durée de travail au titre du régime spécifique des relations de travail du personnel navigant professionnel de l'aviation civile. A ce sujet, M. Hammoud affirme que la commission mixte (direction, SPLA, et représentants du personnel naviguant technique et commercial affilié à l'UGTA) installée le 15 mai va justement procéder dans les jours à venir à l'examen de l'ensemble des dispositions contenues dans ce décret afin, nous dit-on, d'en relever les insuffisances et les ambiguïtés conformément à la feuille de route adoptée par les membres de la commission. Décriée par les pilotes de ligne, cette loi datant de 2002 va, nous dit-on, à l'encontre des aspirations de ces derniers puisqu'elle leur confère en définitive, plus d'heure de travail et moins d'heures de récupération. Avec cette loi, c'est en somme le retour à la case départ pour les pilotes de ligne qui s'étaient précédemment plaints, par la voix de leur secrétaire général, d'être traités comme des machines (voir El watan du 6 mars). Toutefois, le SPLA estime que la réunion du 15 mai dernier a au moins le mérite de leur avoir permis, outre la mise en place de la commission mixte, de « renouer le contact avec la direction après un silence de plusieurs mois ». Un silence rompu pas seulement dimanche dernier mais également la veille, soit le samedi 14 mai. En effet, selon notre interlocuteur, le PDG d'Air Algérie a préalablement convié des membres du SPLA à un déjeuner au cours duquel il a promis de régulariser la situation de 14 pilotes de ligne, recrutés en CDD (contrat à durée déterminée) et décidé que les 5 vols de nuit assurés dernièrement en direction du sud du pays soient désormais programmés de jour, à cause, nous confie-t-on, du manque de moyens techniques indispensables pour un atterrissage nocturne, notamment, l'aide balisage qui permet au pilote de déterminer le plan d'atterrissage. Le problème des congés, quant à lui, reste entier, car si en matière de sécurité, la direction d'Air Algérie a intensifié ces dernières semaines les contrôles techniques au niveau des appareils, nous dit-on, la plupart des pilotes, en revanche, continuent à cumuler plusieurs mois de congés non accordés par les responsables. Au demeurant, le facteur humain n'est, semble-t-il, toujours pas pris au sérieux ! Cela étant, M. Hammoud nous a fait part des intentions du SPLA de convier à la rencontre du 29 mai le syndicat des marins lesquels ont dernièrement obtenu, selon notre interlocuteur, leur statut particulier. Un statut auquel aspirent aussi les pilotes de ligne et pour lequel ils ont saisi le ministre des Transports le 5 mars 2005.