« Seule la création d'un CET (centre d'enfouissement technique) peut contenir les quantités importantes de déchets ménagers déversées quotidiennement dans la décharge sauvage de Haï Gourine », dira le délégué du secteur d'El Mohgoun. Cet endroit est devenu la principale entrave qui paralyse l'avancement des travaux à utilité publique, dont la localité devait bénéficier dans le cadre du PSD (Programme Sectoriel de Développement), notamment le nouvel échangeur traversant Haï Gourine pour relier la commune de Sidi Ben Yebka à celle d'Arzew. Sachant qu'une fois opérationnel, cet ouvrage apportera un plus au secteur du commerce, du fait qu'il est censé procurer le port commercial d'Arzew en matières premières, en provenance des Carrières de Sidi Ben Yebka, comme le marbre et l'agrégat. Certains riverains peu scrupuleux déposent des immondices en plein boulevard, gênant ainsi le chantier installé à quelques mètres de là. Selon certains habitants, la situation a empiré par manque de mur de clôture délimitant la superficie de la décharge. « On a souvent affaire aux chauffeurs de camions venus d'ailleurs pour se débarrasser des remblais générés par des entreprises de production industrielle. Nous avons saisi à maintes reprises les autorités concernées afin de procéder à l'application des mesures draconiennes contre ces contrevenants, mais en vain », dira un riverain. Le souhait des habitants est d'obtenir des responsables concernés un lieu qui puisse servir de décharge et surtout la fermeture des bouches d'égouts dont les couvercles ont été dérobés. Notons que dans le cadre de l'application de la politique de la gestion des déchets solides, le groupement Oran-est, constitué entre autres des communes de Mers EL Hadjaj, Arzew, Gdyel et Béthioua, a fait l'objet d'une étude technique établie par le bureau d'études EEG/ Simescol. Cette étude indique que l'ensemble des communes du Groupement-est présente des facilités pour le choix d'un site pour la projection d'un centre d'enfouissement technique. Un nouveau métier commence par ailleurs à prendre de l'ampleur au niveau de la décharge sauvage de Haï Gourine. C'est celui de la récupération des produits ferreux servant de matière première après leur recyclage. Très tôt le matin, des gamins sèchent leurs études pour se donner rendez-vous au niveau de ce site où les odeurs nauséabondes émanant de l'incinération empoisonnent l'environnement. Ces enfants, trimbalant de gros et lourds sacs, sillonnent à longueur de journées tout le site pour s'assurer quelques dinars dans ce nouveau genre de commerce. D'après les déclarations de certains d'entre eux, les produits récoltés sont remis par la suite à un propriétaire d'une charrette hippomobile. Ce dernier procède à la commercialisation de ces produits dans le marché informel de Haï Nedjma (ex-Cheteibo). Interpellés, certains enseignants au niveau de l'école primaire de Haï Gourine ont mis en relief la complicité des parents qui justifient toujours l'absence de leurs enfants.