Hier matin, les agents de la station maritime principale des garde-côtes de Annaba ont repêché un cadavre à 10 miles au nord-est de Ras El Hamra. C'est suite à un appel émanant de l'armateur d'un navire de pêche que ces agents s'étaient déplacés sur les lieux pour faire le constat macabre : un cadavre de sexe masculin dans un état de décomposition très avancé, flottant sur l'eau autant d'ailleurs qu'un semblant de veste où étaient soigneusement dissimulés des billets de 120 euros. Après avoir effectué les formalités nécessaires, le corps a aussitôt été évacué par les services de la Protection civile à la morgue du CHU Ibn Rochd où seule une autopsie pourrait aider à son identification. Or, d'après les premiers éléments d'informations que nous avons pu avoir auprès d'un haut responsable des garde-côtes, il s'agirait de l'un des six harraga disparus il y a quelques mois au large de la grande bleue non loin de Oued Békrat (Seraïdi). Rappelons que ces six malheureux infortunés avaient tenté, au péril de leur vie, de rejoindre la Sardaigne à bord d'une embarcation de fortune. Celle-ci s'était renversée dès leur départ pour des raisons jusque- là inconnues. Les gardes-côtes étaient alors intervenus sur la base d'un appel anonyme faisant état de la présence sur les eaux de Oued Békrat d'une embarcation en difficulté et de la disparition de ses six passagers. L'appel en question s'était par la suite avéré être celui du seul rescapé. Les recherches alors engagées pour leur sauvetage étaient vaines. Emportés par les courants, ils se seraient noyés et restent introuvables à ce jour. Avec la macabre découverte d'hier, indique le même responsable, l'espoir de retrouver d'autres cadavres demeure entier.