Il était parmi nous hier, Salim Mesbah, souriant, pour ne pas déroger à son habitude, et très présent à travers son histoire, ses histoires racontées par ceux qui l'ont côtoyé : ses amis d'enfance, les compagnons de route et de cuites, son frère cadet El Hadi, et même des personnes qui ne l'ont connu qu'à travers ses écrits devant lesquels on ne reste jamais indifférent. Constantine : De notre bureau Cela fait sept ans qu'il nous a quittés. Son souvenir était cependant très vivace hier à l'occasion de la cérémonie organisée à sa mémoire au palais de la culture Malek Haddad à Constantine par El Watan. La rencontre a permis aux uns et aux autres de partager des souvenirs et de se remémorer l'homme qu'il était et son parcours presque exemplaire dans le ciel de la presse. Boubakeur Hamidechi, Aziz Rahmani et Zouaoui Benkhellaf, qui ont fait un long chemin d'aventure avec lui, notamment à El Hadef, se sont relayés pour raconter de précieux souvenirs et autres anecdotes autour d'une époque où la confraternité journalistique apportait un baume tonifiant aux jeunes hommes qu'ils étaient. Omar Belhouchet, directeur d'El Watan, a également évoqué dans son intervention le respect qu'il avait pour Salim, qui était déjà une plume aguerrie à El Hadef au moment où lui-même venait de signer ses premiers papiers sur les pages de La République. Il a aussi souligné les qualités professionnelles et surtout humaines de Salim, tout en insistant sur l'importance de ce genre de rencontres qui servent aussi à consolider les liens entre les différentes générations de journalistes. Les mots ont manqué pour rappeler les qualités de l'homme, son engagement pour les causes nobles et justes, son humilité, sa bienveillance, « il n'était jamais indifférent envers les plus jeunes », raconte Zoulikha, en évoquant le temps où elle était une jeune recrue dans la rédaction tenue par Salim. Tout le monde a souligné son humanisme, son talent, sa fascination pour l'écriture, mais aussi son appétit pour la lecture. « A l'âge de 14 ans, Salim avait déjà lu l'essentiel des ouvrages majeurs de la littérature et de la pensée », se souvient son ami d'enfance Farid Benachour. Madjid Merdaci et Riad Bencheikh ont tenu aussi à mettre en exergue le côté militant de Salim, qui était devenu membre du Parti de l'avant-garde socialiste (PAGS), même s'il avait découvert cette vocation sur le tard. Beaucoup d'émotion se lisait dans la voix, dans les yeux parfois pleins de larmes des intervenants qui partageaient au moins un sentiment, s'exprimant par cette phrase : « Salim, tu nous manques. » Après avoir participé à l'équipe rédactionnelle d'Alger Républicain dès sa réapparition en 1989, Salim Mesbah rejoindra El Watan en octobre 1997 pour tenir son bureau de Constantine avant de tirer sa révérence le 16 juin 2001 au bout de plusieurs mois de souffrance, en retrait du monde.