Au sein des structures de l'UGTA à Constantine, toutes les vilenies sont de mise. Le ridicule ne fait plus honte au plus haut des instances et les scandales se suivent sans inquiéter ces ex-syndicalistes devenus de vrais apparatchiks. Le dernier épisode en date du grand démantèlement de l'UGTA est celui du syndicat d'entreprise de l'éducation, victime de la guerre des clans. Dans un communiqué daté du 6 juin et signé par un prétendu bureau du syndicat en question, on apprend que le premier responsable a été relevé de ses fonctions par le secrétaire général de l'union de wilaya, et qu'un autre avait été désigné à sa place. Depuis quand les cadres syndicaux sont-ils désignés et non élus ? Depuis que le travailleur n'existe plus dirait le quidam stoïque, mais la décision de l'UGTA de Constantine est étonnante à plus d'un titre, pourquoi ? Primo, le syndicat d'entreprise de l'éducation étant dépendant structurellement (verticalement) de la fédération nationale, le secrétariat de wilaya ne peut agir de cette manière. Deuzio, la désignation ne fait guère partie du mode d'organisation du syndicat et puis, aucune consultation des membres du syndicat n'a été enregistrée avant la mise à l'écart du responsable. Tertio, et c'est peut-être le pire, le mandat du syndicat, comme d'ailleurs celui du comité des œuvres sociales du secteur, ayant expiré en 2006 sans être dûment renouvelé, on se demande à quoi joue l'union de wilaya et pourquoi s'amuse-t-elle à remplacer des postes à l'intérieur d'une structure illégale ? Dans une lettre adressée au patron de la centrale syndicale, le responsable déchu de ce syndicat, N. Boulemadaïs, avertit au sujet « des manœuvres scabreuses qui ont scindé en deux le syndicat », pointant du doigt les deux premiers responsables de l'union de wilaya. « Jamais le syndicat à Constantine n'a connu autant de turpitudes et de problèmes, si ce n'est avec l'avènement et la gestion désastreuse de Boujemaâ Rahma », lit-on dans la conclusion des auteurs de la lettre qui invitent le secrétaire général à « intervenir au plus tôt afin de remédier à cette situation chaotique et de tenter d'assainir les rangs de l'organisation avant le pourrissement ». Le pourrissement n'a-il pas déjà rongé tous les fruits du cageot ?