Ces dernières semaines, la wilaya de Annaba a vécu au rythme des visites de travail de nombreuses personnalités du monde économique et politique. Des visites qui, selon des sources concordantes, devraient continuer jusqu'à la fin de l'année avec d'autres arrivées de responsables nationaux et étrangers, des diplomates arabes et occidentaux en poste à Alger ainsi que de patrons d'entreprises et sociétés européennes. Daniel F. Mac Nicolas, 2e secrétaire aux affaires politiques et économiques auprès de l'ambassade des Etats-Unis, avait déjà effectué une visite de prospection des opportunités d'affaires dans la région. C'est dans ce même cadre que, quelques heures auparavant, M. Guerrato, ambassadeur de l'Union européenne à Alger, était l'hôte de la Chambre de commerce et d'industrie de Annaba. Succéderont des hommes d'affaires et des délégations d'opérateurs économiques des cinq continents avec une prédominance des Européens. Le prince de Belgique était également de la partie suivi de nombreux autres diplomates. Les visites des ambassadeurs de France et des Etats-Unis durant les dernières 72 heures ont été riches en enseignement et en messages à l'égard des responsables algériens. « La machine de la coopération entre nos deux pays se met en marche » pour l'un (ambassadeur de France) et « il faut libéraliser davantage l'économie algérienne », pour l'autre (ambassadeur des USA). Ces deux déclarations sont significatives de l'intérêt de ces deux puissances à l'égard de l'Algérie. La Chambre de commerce et d'industrie Seybouse, le représentant régional de l'Agence nationale du développement des investissements (ANDI) et les autorités locales ont été toute ouie à ces sollicitations. Séminaires, forums et colloques d'envergure nationale et internationale ont suivi avec une étude approfondie des aspects de blocage et des propositions de solutions. Depuis quelques jours, se multiplient dans les services de la CCI Seybouse, ANDI, wilaya, APC et différentes entreprises algériennes Asmidal, Ferrovial, Ispat, Alif, Actom, Sagia... fax et correspondances d'appels de partenariat. Dans ce tableau d'un secteur économique de la région fébrile, la présence sur le terrain d'Electrosteel déteint quelque peu. Le représentant italien de cette société indienne avait dénoncé des blocages préjudiciables à un projet industriel créateur de 1200 postes de travail. Il avait cité des responsables à l'origine de ces blocages. En fait, ce représentant avait fait jouer son imagination pour faire croire aux représentants de la presse que sa société était victime d'un blocage. Invité par le directeur de l'ANDI à se présenter pour solutionner les difficultés dont il aurait été victime, il a aussitôt fermé son portable pour ne pas avoir à expliquer la cabale qu'il a tenté de monter. Légèrement en recul, l'affaire du retard dans l'octroi des visas par notre ambassade à Moscou à des hommes d'affaires russes. Ces derniers étaient intéressés par la signature d'un important contrat de partenariat avec une entreprise algérienne. Cette affaire n'a toujours pas trouvé son épilogue. Le problème est toujours posé, même si en désignant un préposé parlant uniquement le russe, les responsables du consulat général de Russie veulent éviter les questions gênantes des journalistes algériens. Les ambassadeurs français et américains, derniers diplomates de haut rang à avoir visité Annaba, ont eu le mérite d'ouvrir les vannes des discussions formelles et informelles. Chacun, en ce qui le concerne, l'a fait pour mettre en place les balises nécessaires à des contacts et échanges d'idées entre les opérateurs économiques des deux pays. Des perspectives pour le développement des relations économiques à travers des formes inédites où l'on n'a pas mâchées les certitudes. Avant l'arrivée des hommes d'affaires dunkerquois à Annaba, il y a eu celle des adhérents de la Chambre de commerce de Marseille. Ils étaient venus avec des idées fraîches. Ils sont repartis leur mallette pleine de projets d'échanges commerciaux, de partenariat et d'investissement. Du côté des 45 000 adhérents à la CCI, qui regroupe Annaba-Guelma-El Tarf, un corpus national économique, plus agressif que conservateur, a pris forme. D'autres programmes audacieux sont dévoilés. « On ne concocte pas de bonnes réformes économiques dans le seul but d'être agréable aux partenaires étrangers. Leur faciliter l'investissement c'est bon. Le faire pour les investisseurs nationaux est mieux ». Cette déclaration faite par plusieurs opérateurs économiques est l'expression d'une préoccupation collective croissante de l'ensemble des acteurs du secteur économique régional.