Cet encadrement juridique et réglementaire, réclamé de longue date par les acteurs concernés, arrive à point nommé pour enfin mettre de l'ordre dans les milieux de la recherche scientifique qui ont beaucoup pâti de l'imprécision, voire même de l'archaïsme. Fruits de longues et laborieuses luttes syndicales menées par les syndicats autonomes des professeurs de l'enseignement supérieur et des praticiens des centres hospitalo-universitaires durant ces cinq dernières années, le chef de gouvernement a enfin consenti à accorder aux élites scientifiques concernées d'importantes mesures incitatives et organisationnelles. On regrette toutefois que les autorités politiques aient attendu si longtemps pour entendre et répondre positivement aux doléances, somme toutes légitimes, des enseignants et chercheurs, notamment ceux du secteur hospitalo-universitaire, particulièrement affectés par l'archaïsme de leurs conditions socioprofessionnelles. Une longue attente qui s'est, comme on le sait, traduite par le départ de nombreux professeurs de rang magistral et de chercheurs compétents à l'étranger. Les statistiques alarmantes aux mains des gouvernants requéraient une réaction à la fois rapide et porteuse de mesures multiformes de nature à s'attaquer aux racines du mal. Promulguée dans le prolongement du relèvement substantiel de salaires accordés l'année dernière à ces élites, une batterie de décrets exécutifs visant cette fois à organiser, stabiliser, stimuler et conforter dans leurs carrières les enseignants chercheurs en général, et les enseignants chercheurs hospitalo-universitaires en particulier, vient d'être publiée au Journal officiel n°23 du 4 mai 2008. Il s'agit des décrets exécutifs 08-129, 08-130 et 08-131 du 3 mai 2008, portant respectivement statuts particuliers de l'enseignant chercheur hospitalo-universitaire, de l'enseignant chercheur et du chercheur permanent. Cet encadrement juridique et réglementaire, réclamé de longue date par les acteurs concernés, arrive à point nommé pour enfin mettre de l'ordre dans les milieux de la recherche scientifique qui ont beaucoup pâti de l'imprécision, voire même de l'archaïsme de certains textes portant carrément préjudice à la profession. Ces décrets à forte portée incitative auront, à n'en pas douter, des effets positifs sur les chercheurs en activité, mais aussi et surtout sur les universitaires tentés par des carrières de chercheur devenues très motivantes. Très importants, ces textes juridiques, qui mettent les professions liées à l'enseignement de la médecine et à la recherche scientifique sur les chemins de la modernité et de la performance, auraient certainement mérité une publicité beaucoup plus large que celle austère et très limitée du Journal officiel, à laquelle ont les a relégués. Dans ces trois décrets exécutifs, on trouve en effet un trésor d'orientations très précises sur les droits et obligations en grande partie à l'avantage des chercheurs et enseignants chercheurs concernés s'agissant, notamment des stages, de l'avancement, de la stabilité professionnelle, de la formation, de l'évaluation, de la discipline, de la définition des tâches selon la nature des corps auxquels ils appartiennent, les conditions de recrutement, de nomination et de promotion, l'obligation de résultats en matière de publications scientifiques, etc. Le législateur a même pris le soin de prévoir les postes de professeur hospitalo-universitaire et de chercheur émérites, gratifiant de longues et méritoires carrières au service de l'enseignement de la médecine et des sciences. Ce juste retour à des pratiques calquées sur celles des grandes universités et centres de recherches internationaux constitue, à n'en pas douter, un pas important vers l'universalisation de l'enseignement supérieur auquel s'attelle depuis ces quelques années le ministère concerné.