L'Algérie fait partie des pays les moins compétitifs en matière de création d'entreprises, a indiqué hier l'ambassadeur des Etats-Unis en Algérie, Robert S. Ford. Le diplomate américain, qui donnait une communication à l'occasion de l'université d'été de la Confédération des cadres de la comptabilité et des finances (CCFC), dont les travaux ont commencé hier à l'Institut supérieur de gestion et de planification (ISGP), n'y est pas allé avec le dos de la cuiller concernant le processus de création d'entreprises en Algérie. S'appuyant sur les conclusions et les chiffres d'un rapport de la Banque mondiale, M. Ford soulignera qu'un investisseur réussit à mettre en place son business au bout de 160 jours en moyenne dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), alors qu'il lui faudra batailler pendant 240 jours en Algérie. « L'Algérie n'est pas parmi les pays les plus compétitifs » dans la région MENA, a-t-il tranché. Continuant sur sa lancée, le conférencier, citant toujours le rapport de la Banque mondiale, relèvera que le processus de création d'entreprises en Algérie comprend pas moins de 14 procédures, contre 6 seulement dans le dispositif américain. La durée de ce processus est quatre fois plus longue en Algérie, où elle est de 24 jours, alors qu'elle ne dépasse pas les 6 jours dans le pays de l'Oncle Sam, toujours selon l'ambassadeur américain. « Aux Etats-Unis, avec une bonne idée et un esprit d'entreprise, vous pouvez créer une entreprise en 7 semaines. Avec la même idée, vous mettez 9 mois en Algérie », note M. Ford. Il reconnaît néanmoins que le nombre de procédures pour avoir les autorisations et les licences nécessaires pour commencer une nouvelle activité est le même dans les deux pays. Cette flexibilité des institutions américaines fait que le secteur des petites et moyennes entreprises (PME) connaît un essor qui s'est traduit par la création de 2 millions d'emplois en 2006. Cette performance a été rendue possible grâce à l'apport des banques qui ont accordé la même année pas moins de 12 milliards de dollars aux PME américaines. On ne peut en dire autant des banques algériennes. D'ailleurs, le diplomate américain fera savoir qu'une équipe d'experts de l'agence américaine de promotion des PME séjournera en Algérie en juillet pour, a-t-il précisé, « renforcer les capacités des banques commerciales à évaluer le risque-crédit ». Evoquant l'expérience allemande, le directeur général de la chambre de commerce algéro-allemande, Andreas Hergenröther, a démontré, pour sa part, que les PME peuvent être au centre du développement économique d'un pays. Il rappellera que l'économie allemande a été pour la cinquième année consécutive le premier exportateur mondial avec des recettes de plus de 900 milliards d'euros. Quelque 3000 PME allemandes sont leaders dans leurs activités. Les PME représentent plus de 99% des entreprises allemandes. Elles contribuent à hauteur de 38,3% dans le chiffre d'affaires de l'économie allemande, totalisent 70,7% des travailleurs et 82,7% des apprentis. Les entrepreneurs bénéficient de nombreuses facilités de financement. Ils ne sont pas tenus de fournir un apport personnel pour obtenir un crédit bancaire.