La leishmaniose est une maladie chronique généralisée due à la contamination par des parasites protozoaires : les leishmanias. Les leishmanioses sont transmises à l'homme par la piqûre d'un insecte appelé phlébotome. Deux formes de leishmaniose sont présentes dans notre pays : cutanée et viscérale. La seconde est plus dangereuse que la première car elle entraîne, dans certains cas, la mort des personnes atteintes. Beaucoup moins nocive, la leishmaniose cutanée provoque des lésions qui se soignent en quelques mois, non sans laisser des cicatrices indélébiles dans des parties découvertes du corps. Les rongeurs (les rats des champs et des sables) constituent le principal réservoir de la leishmaniose cutanée et les chiens malades celui de la leishmaniose viscérale. Trois wilayas du sud du pays sont particulièrement touchées par les deux formes : Biskra, Mila et Laghouat. La maladie n'épargne pas les autres wilayas, y compris celles du Nord. La dégradation du cadre de vie, l'amoncellement des ordures partout dans nos villes, avec tout ce qu'elles attirent comme insectes et rongeurs… font craindre aux spécialistes la propagation de cette maladie dans les 48 wilayas. Les cas de leishmaniose cutanée augmentaient d'année en année (7 716 en 2002, 14 571 en 2003, 16 368 en 2004 et 30 227 en 2005) mais grâce aux efforts conjugués de différents secteurs (agriculture, environnement, collectivités locales, santé…) et la mise en place d'un plan d'action national sous la supervision d'un comité de pilotage, une baisse nette des cas a été remarquée depuis l'année 2006, avec 14 379 cas (soit une baisse de 50%). En 2007, les cas de leishmaniose cutanée étaient de l'ordre de 6 764. Le nombre des cas de leishmaniose viscérale demeure pratiquement le même chaque année (112 en 2005, 147 en 2006 et 112 en 2007). La lutte contre la leishmaniose cutanée passe par l'aspersion d'insecticides, des produits très efficaces qui ne sont pas nocifs pour la santé. Les actions engagées jusque-là ont donné des résultats probants sur le terrain, les chiffres susmentionnés en témoignent. Quant à la lutte contre la leishmaniose viscérale, il reste beaucoup à faire. L'abattage des animaux errants est le meilleur moyen de prévention.