Pour nombre d'observateurs, le départ de Boudjemaâ Haïchour du gouvernement n'est pas une surprise. Les scandales politico-économiques et financiers qui ont éclaboussé les grandes entreprises relevant du secteur des télécommunications seraient à l'origine de sa mise à l'écart.En effet, une série d'anomalies a été constatée ces derniers mois dans la gestion, notamment, des groupes Algérie Télécom et Algérie Poste. A ce sujet, faut-il revenir sur l'affaire des « factures douteuses » révélée par l'ex- PDG d'Algérie Télécom, Mouloud Djazaïri, à la suite de son limogeage par ce même Haïchour. « Sachez que j'a été limogé parce que j'ai refusé d'honorer des factures douteuses », avait déclaré Mouloud Djazaïri, dont le limogeage serait intervenu suite à une injonction du secrétariat général de la présidence de la République. Il n'était pas l'unique à faire les frais de l'ex-premier responsable du secteur des postes et des technologies de l'information et de la communication, puisque avant lui deux autres responsables de ce groupe avaient été remerciés. Algérie Télécom, toujours en zone de turbulences, trouve du mal à s'en sortir avec tous ces changements qui interviennent régulièrement à sa tête. Boudjemaâ Haïchour n'a pas réussi à mener à bon port l'opération d'ouverture du capital de l'opérateur historique. Une opération qui traîne encore, alors que les investisseurs et autres opérateurs étrangers, intéressés par une prise de participation, hésitent à se prononcer sur le dossier en évoquant l'absence de visibilité. L'ouverture du capital d'Algérie Télécom est toujours à l'ordre du jour. Cette situation est révélatrice du malaise que couve ce groupe, et partant du secteur, que gérait le désormais ex-ministre Boudjemaâ Haïchour. Le départ de ce dernier pourrait être lié aux différentes affaires de détournements survenues ces dernières années au niveau des unités d'Algérie Poste. A cela, il faut sans doute ajouter l'échec de l'opération Ousratic. Le secteur des TIC n'a pas connu le développement escompté. L'accès à internet reste sujet à de nombreuses perturbations, alors que son coût est encore très élevé, notamment pour les entreprises. Quant à l'ex-premier responsable des transports, Mohamed Maghlaoui, son départ, selon certains observateurs, serait lié à son état de santé. Malade, Mohamed Maghlaoui peine à assumer ses fonctions depuis quelques mois. Le secteur des transports est également miné par une mauvaise gestion. L'ex-premier responsable des transports avait lui-même reconnu, il y a deux années, « la mauvaise gestion et une incohérence dans l'organisation qui ont causé l'échec dans la réalisation des projets ». Maghlaoui a été souvent critiqué par le président de la République, notamment pour sa gestion du projet de l'aéroport d'Alger.