Celle qui fut pendant longtemps la plage des familles de Mostaganem est en train de péricliter dans un état de délabrement regrettable. Alors que partout le bitume est en train de se généraliser, il est curieux qu'à la veille de l'arrivée des vacanciers, rien n'aura été entrepris pour donner enfin un semblant de lifting à la cité de Sidi Mejdoub. Lieu de pèlerinage incontournable de tous les nouveaux couples, l'accès à ce lieu mythique est plus déroutant qu'un rallye dans les dunes. La coquette cité balnéaire ressemble de plus en plus à un village abandonné où aurait sévi une redoutable épidémie. En plus de l'exiguïté de sa ruelle, elle n'a jamais fait l'objet d'une attention particulière. Pourtant, s'il y a un endroit que les habitants chérissent le plus au monde, c'est bien cette plage à l'abri du redoutable vent d'est qui rend l'été insupportable. Les cabanons qui coûtaient une fortune il y a de cela une trentaine d'année, ne trouvent plus preneurs. Dépités par l'aspect hideux de leur agglomération, les propriétaires rechignent à investir dans le moindre entretien de fortune. La cité qui semble se complaire dans cette déchéance possède pourtant des atouts introuvables dans la région. Sa sublime plage, la qualité des eaux de baignade, l'abri qu'elle offre à une flottille de pêche et la saveur de son poisson plaident pour une profonde réhabilitation. Avec Salamandre et « Sonaghter », Kharrouba est la 3ème plage dépendante de la commune de Mostaganem. Alors que Salamandre continue de souffrir le calvaire avec la construction du port de pêche, en attendant le plan d'aménagement de la façade, « Sonaghter », à l'embouchure du Cheliff, pâtit de son éloignement. A l'instar des autres communes du littoral, Mostaganem se détourne totalement de ses plages. Une situation anachronique que rien ne justifie. A quand un sursaut d'orgueil de la part des élus et des citoyens ?