Photo : M. Hacène De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Le secteur de la santé, qui a enregistré ces dernières années des réformes importantes visant à l'amélioration de la qualité de la prise en charge des malades ainsi que la généralisation de la couverture médicale à travers l'ensemble du territoire national, n'arrive toujours pas à atteindre ses objectifs. Beaucoup de patients continuent de se plaindre des conditions d'hospitalisation et de la prise en charge surtout dans les services d'urgences médicales, quand ils peuvent y accéder. Car, nombreux sont les communes et douars qui ne disposent pas d'infrastructures sanitaires ou, si elles existent, sont mal équipées et inopérantes.Selon des spécialistes, les réformes engagées n'ont vu que la réorganisation des différentes structures alors que la qualité des soins offerts est restée presque la même puisqu'il manque encore des soins spécialisés de haute qualité.Cette situation pousse de plus en plus les malades à se déplacer vers les praticiens privés au niveau de la wilaya de Aïn Defla ou ailleurs pour se faire soigner. Il est d'ailleurs souvent très difficile pour eux d'avoir un rendez-vous proche.Au niveau des structures sanitaires de cette wilaya, les services de gynécologie observent un déficit en encadrement. Il n'y a presque plus de spécialistes depuis le départ de la mission chinoise qui a laissé un vide que les responsables du secteur n'ont toujours pas comblé.Même le recrutement de nouveaux praticiens n'a pas réglé ce manque. Certains services ne disposent pas de remplaçants. Aussi, le départ d'un gynécologue en congé annuel équivaut-il à une fermeture pure et simple du service. De nombreuses patientes sont ainsi obligées de se déplacer vers les autres hôpitaux de cette wilaya où la permanence est assurée. Par ailleurs, on enregistre la dégradation de l'état de certains hôpitaux. La vétusté des bâtiments et la nature des matériaux, en l'absence d'entretien, ont eu raison de ces infrastructures. L'hôpital du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla dont un grande partie est construite en préfabriqué alors que le reste est une construction en dur semble loin de jouer son rôle, et les quelques travaux de réhabilitation n'ont pas amélioré son état. Les services des urgences qui observent régulièrement des travaux d'aménagement, changent parfois de look mais sans améliorer la qualité des soins offerts. D'ailleurs, depuis un certain temps, les malades qui viennent pour une consultation d'urgence doivent d'abord passer par les services de la polyclinique située dans la partie sud de la ville, qui établissent si les patients ont besoin d'une prise en charge urgente, auquel cas, ils l'orienterent vers les services d'urgence. Toutefois, de nombreux citoyens se plaignent de ces changements et de cette organisation des services d'urgence. D'autant plus que la polyclinique manque de personnel, ce qui influe négativement sur son fonctionnement ainsi que sur la qualité des soins qu'elle offre. S'agissant de la literie, un simple regard montre qu'elle est loin d'être un exemple de propreté. Tous les patients se plaignent du manque d'hygiène dans les hôpitaux et les cliniques. Quant à la stérilisation, qui devrait être la norme hospitalière, on n'ose même pas en parler. En somme, il reste encore beaucoup à faire pour améliorer la qualité des soins et de la prise en charge qui, en plus de l'équipement, nécessite une formation continue des médecins, des paramédicaux et de tout le personnel exerçant dans les milieux sanitaires.S'agissant de l'infrastructure, la wilaya de Aïn Defla a vu la réalisation de nouvelles structures sanitaires dont des salles de soins et des polycliniques au niveau des communes éloignées et ce pour assurer une bonne couverture sanitaire. Cependant, le manque de personnel médical continue d'influer considérablement sur leur fonctionnement et sur la qualité des soins offerts aux patients.