La 10ème édition de la fête de la poterie s'ouvre ce jeudi à Maâtkas après 8 ans d'absence. Plus de 70 artisans sont attendus pour des expositions et des ventes des produits artisanaux, en accordant la part du lion à la poterie. On retrouvera des tisserands, des bijoutiers, des vanniers. Des milliers de visiteurs vont affluer pendant une semaine dans cette petite localité située à une vingtaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou. Les hôtes de Mâatkas peuvent aussi visiter un atelier de poterie au village Aït-Zaim, en plus d'autres sites retenus pour le marché de produits artisanaux, à savoir le CFPA et la maison de jeunes pour les expositions. Cette manifestation économique et culturelle a une longue histoire. A l'origine, c'était une idée de l'association culturelle Taneflit en 1991. Une fête de la poterie dans cette localité de Maâtkas, réputée pour être la capitale de cet art traditionnel a été salutaire pour les artisans qui voyaient là une excellente opportunité pour faire connaître leurs productions, mais aussi chez les associations culturelles. La première édition a été organisée en 1992. Coup d'essai, coup de maître. Depuis, la fête commençait à prendre une évolution d'année en année. Et c'était en 1998 que le gouvernement a décidé d'institutionnaliser cet événement populaire en la déclarant fête nationale de la poterie. Au bout de la 9ème édition, cette manifestation s'éclipse. En avril 2001, alors qu'on s'attelait à préparer la 10em édition, éclataient les événements du printemps noir. Et ce sont les trois fêtes d'arts traditionnels qui se tenaient dans la wilaya de Tizi Ouzou qui étaient annulées. Si les Ath Yenni et les Ath Hichem ont su relancer la fête des bijoux et celle du tapis quelques années après, ce ne fut pas le cas pour Maâtkas qui ne pouvait pas faire autant en raison particulièrement d'absence des services de sécurité suite au départ de la gendarmerie en 2002. C'est donc 8 ans après que la renaissance intervient. Le comité d'organisation, composé des élus, des jeunes bénévoles et des membres du mouvement associatif, a décidé de mettre le paquet, cette année, en préparant un programme d'activité riche et varié. Ambitieux, les organisateurs qui travaillent déjà depuis le début de l'année, ont reparti les manifestations en trois importants volets. S'agissant des communications et des conférences, nous citerons le Pr Dahmani, M. Dahou Djerbal, M. El Hachemi Aït Aïssi, Abdelkader Bensalah et Mohand Ouamer Oussalam. D'autres organismes prendront également à travers des communications, tels l'ANSEJ, l'ANGEM, CMA… Elles se tiendront à l'amphithéâtre du collège Ounar Mohamed. Pour ce qui est de l'animation, les jeunes seront bien lotis : des galas au théâtre, en passant par des défilés de mode, une exhibition sportive et de la magie sont au programme. Les organisateurs n'ont quasiment rien omis. Plusieurs wilayas ont annoncé leur participation dont Ghardaïa, Batna, Tamanrasset… Le musée du Bardo, des antiquités et l'office national de la gestion et de l'exploitation des bien culturels protégés, seront représentés à cette fête. Il convient aussi de rappeler que l'événement est organisé sous le parrainage de deux ministères (PME et artisanat et culture). Ce rendez-vous culturel est le bienvenu dans une localité qui a souffert des affres de l'insécurité mais dont les conditions actuelles permettent la bonne tenue de la manifestation.