Les services sanitaires de Ouargla sont sur le qui-vive. L'Observatoire régional de la santé, dont le siège est à Ouargla, appréhende un nouveau pic de typhoïde et de paludisme. Selon le docteur Chaïb, chef du service épidémiologie de l'observatoire, « toutes les conditions favorables à une réapparition en force de ces deux maladies à transmission hydrique sont réunies ». Cette déclaration fait suite à un constat établi à travers l'ensemble des quartiers de la ville au lendemain des fortes pluies qui se sont abattues sur Ouargla. Des pluies qui ont eu pour effet direct d'aggraver la remontée des eaux de la nappe phréatique et d'augmenter les quantités d'eaux stagnantes et débordant des égouts en proie à un bouchage quasi permanent depuis quelques mois. L'Observatoire de la santé, dans une action de sensibilisation entreprise ces derniers jours suite à ce constat, avait officiellement saisi les services d'hygiène de la commune ainsi que l'entreprise de wilaya de gestion de l'eau EDEMIAO, mais il semble que les actions d'urgence entreprises jusque-là ne soient pas jugées suffisantes, du moins sur le plan sanitaire. Les quantités d'eau aspirées n'ont pas encore désengorgé la situation. Du coup, l'humidité et les relents d'eaux usées continuent de constituer une menace permanente pour la population pénalisée également par la vague de froid. Le docteur Chaïb note également que les débordements d'égouts et les eaux pluviales stagnantes sont particulièrement observés à Sidi Amrane et Sidi Boughoufala où les habitants sont en danger vu la situation y prévalant depuis plusieurs semaines. Les appréhensions de l'Observatoire de la santé sont d'autant plus justifiées que les mêmes conditions de déclenchement de l'épidémie de paludisme puis de typhoïde observées entre 2000 et 2002 sont réunies une fois de plus. Quand bien même le docteur Chaïb confirmerait qu'aucun cas de fièvre typhique ou paludique n'a été recensé depuis les derniers débordements spectaculaires, comme la pollution de l'eau potable, la multiplication des marais, l'humidité rognant les habitations, l'engorgement du réseau de drainage agricole et, plus désastreux, l'état du réseau d'assainissement constituent une menace permanente.