La première demi-finale de l'Euro 2008, aujourd'hui à Bâle (Suisse), entre un habitué, l'Allemagne, et un néophyte, la Turquie, sera la 18e rencontre entre ces deux sélections, mais également un match avec beaucoup d'engagement physique, des deux côtés. A Bâle, les Allemands, forts de leur expérience, vont tenter de faire respecter la hiérarchie à ce niveau de la compétition. Et régler une question de suprématie, bafouée au cours de cet Euro durant lequel des ténors sont rentrés chez eux prématurément. France, Pays-Bas, Portugal, Italie ont, en effet, mordus la poussière et assistent en spectateurs aux demi-finales de cet Euro 2008, alors que les pronostics les donnaient au moins présents pour le dernier carré de la compétition. N'empêche ! Voilà les Turcs, invités surprise à ce stade de l'Euro, qui font parler d'eux, et suscitent les commentaires les plus élogieux de la presse sportive européenne. Face aux Allemands, la sélection drivée par Fatih Terim va jouer crânement ses chances. Et réserver quelques surprises aux triples champions du monde, même si beaucoup de titulaires, comme Servet, Emre ou Nihat ne seront pas là. Qui, mieux que les Turcs, a donné toute son épaisseur au suspense des dernières minutes durant cet Euro ? Face aux Suisses et aux Croates (tombeurs des Allemands en matchs de poule), les coéquipiers de Nihat revenaient pratiquement d'une élimination (presque) consommée. Les Turcs confirmeront-ils l'adage du « jamais deux sans trois » face aux Allemands ? Réponse ce soir vers 22h. Les deux sélections se sont déjà rencontrées à 17 reprises, dont seulement deux fois dans le cadre d'une compétition officielle, lors de la Coupe du monde 1954, déjà en Suisse. Lors de ces 17 confrontations, l'Allemagne s'est imposée onze fois, la Turquie trois fois, et trois nuls. L'Allemagne a inscrit 40 buts, et seulement 10 buts pour la Turquie. Cette somptueuse demi-finale devra, par ailleurs, être dirigée par le Suisse Massimo Busacca, qui a été désigné pour arbitrer ce match. Massimo Busacca affirme « déjà tout connaître » de ces deux équipes, dont il a « étudié la tactique ». « C'est indispensable de connaître les tactiques des équipes, leur façon de jouer court ou long, afin d'opérer les bons déplacements pour être au plus près du jeu », explique-t-il. « L'arbitre doit pouvoir anticiper le jeu. Quand j'entrerai sur le terrain mercredi, je saurai déjà à 80% comment je devrais diriger la partie, quels duels je devrais particulièrement surveiller », poursuit-il. Ce Tessinois de 39 ans, natif de Bellinzone (sud), était le favori pour diriger la finale, qui a finalement été confiée à l'Italien Roberto Rosetti.