Annoncée plusieurs fois à Alger puis à Boumerdès, la tenue du procès de l'assassinat du chantre de la chanson kabyle, Matoub Lounes, aura probablement lieu dans quelques jours au tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou, si l'on se réfère à la déclaration de la famille du défunt qui a été reçue, hier, par le procureur général de la cour de Tizi Ouzou. « Le procureur général, représentant du ministère de la Justice, s'est engagé à programmer l'affaire de l'assassinat de Lounes Matoub dans les plus brefs délais », lit-on dans une déclaration rendue publique par la famille du regretté tout juste après la levée du rassemblement « symbolique » tenu devant le siège de la cour de justice de Tizi Ouzou pour exiger la vérité sur l'assassinat du rebelle. Selon le même document, le procureur général a promis aux membres de la famille Matoub que l'audience de cette affaire sera publique et « toutes les parties seront convoquées avec la présence de l'ensemble des garanties dont un tel procès a besoin ». La même déclaration relève que la famille du rebelle a le droit de « formuler toutes les demandes et requêtes qu'elle juge nécessaires à faire éclater la vérité ». A en croire le même document, « le procureur général a rassuré que le dossier de l'assassinat de Matoub Lounes ne sera pas touché ni concerné par une quelconque prescription ». Pour rappel, lors d'un point de presse tenu lundi dernier à la médiathèque de l'association Amusnaw de Tizi Ouzou, Malika Matoub a demandé l'ouverture du dossier et une reconstitution des faits de l'assassinat de son frère comme elle a exigé aussi une étude balistique. Elle a également estimé que toutes les affaires des assassinats politiques ont été classées hormis celle de Matoub Lounes, une manière, sans doute, d'interpeller, une nouvelle fois, les autorités compétentes à la veille de la commémoration du dixième anniversaire de la disparition du rebelle, ravi aux siens par les forces du mal un certain 25 juin 1998, à Tala Bounan, sur la route de Beni Douala.