Des accidents de la circulation, on en compte toujours sur nos routes. Le dernier aurait pris des tournures abominables, n'était la providence. Dimanche dernier, à 10h15, à hauteur de Cinq-Maisons à quelques mètres des arrêts, un bus poussif et bondé percutera de plein fouet un camion-citerne à l'arrêt. Plusieurs blessés furent dénombrés parmi les passagers de ce bus qui se dirigeait vers Alger (notre photographe, Malika Taghlit, qui était à bord, en a immortalisé les scènes). Seul mis en cause : l'inconséquence des conducteurs et la « concurrence » à laquelle se livrent les transporteurs. Des exemples pareils, on en a eu ces dernières années ; l'un des plus spectaculaires fut celui où un bus à « piqué du nez » dans la mer à Bologhine, avec, à bord, plusieurs passagers. Depuis, rares sont les décisions prises par les « responsables » du secteur des transports pour arrêter ces accidents, ou, du moins, en amoindrir les effets. Les gérants privés continuent à faire main basse sur le secteur du transport. Aucune autorité n'ose pourtant « y toucher » ; les complicités, dont ils bénéficient au sein des directions des transports, les prémunissent de toutes surprises. « Confier » des vies humaines à des personnes peu scrupuleuses ne règle pas tout le problème du transport, surtout que la ville « aspire » à devenir une « grande métropole ». Des petits monopoles se sont fait jour depuis l'abandon de ce créneau par l'Etat au privé, rendant toute réforme impossible. Des lignes sont « prises en charge » par des privés, dont seul le gain facile les « fait rouler ». De nouvelles habitudes sont instaurées sans que l'Etat s'en soucie : chauffeurs et receveurs déguenillés et bus brinquebalants, datant de Mathusalem. Les stations de bus sont laissées à l'abandon par une Epic, l'EGCTU, à dissoudre, tant l'anarchie y est suffocante. Le service public, qu'est le transport, ne bénéficie pas de tous les égards. Et la seule entreprise, dont était fier le commun des Algérois, l'ETUSA, ne bénéficie que rarement des subventions. L'asphyxier et l'offrir pieds et poings liés aux privés serait le destin voulu par certains. Il reste que reétatiser le secteur n'est guère la panacée. Le « zid chouïa » (avance un peu…en arrière), auquel ont droit les passagers, aurait dû cesser dans un secteur qui fait le malheur de la majorité et le bonheur de quelques mafieux aux petits pieds.