Surprise pour les scientifiques de la Nasa ! D'après Peter Smith, de la mission Phoenix, la sonde envoyée sur Mars s'est posée… sur un glacier. Les doutes de l'équipe sont donc confirmés : il y a bien de la glace près de la surface du sol arctique de Mars. Huit morceaux de matériau blanc brillant, de la taille d'un dé, avaient été photographiés dans une tranchée que venait de creuser la pelle du bras robotisé de Phoenix. Or, quelques jours plus tard, ils n'étaient plus visibles sur les dernières images du même endroit transmises par la sonde. Ces matériaux étaient bien de l'eau gelée qui s'est évaporée après avoir été exposée au soleil. Charaf Chabou, vice- président de l'Association algérienne des jeunes astronomes amateurs. Enseignant-chercheur en géologie à l'université Ferhat Abbas de Sétif et à l'Ecole nationale polytechnique d'Alger Qui dit glace, dit eau… Cela signifie-t-il que la vie a été possible et peut l'être encore ? “On ne peut pas répondre par l'affirmative à cette question. L'objectif de toutes les missions qui sont envoyées actuellement sur Mars est précisément de savoir si la vie a existé dans le passé, et si éventuellement, elle existe toujours. Les certitudes qu'ont les scientifiques aujourd'hui, c'est que de l'eau liquide a bel et bien coulé à la surface de Mars, et que des mers ou des océans ont existé il y a plus de 3,5 milliards d'années. Et comme on sait que sur Terre, la vie est apparue dans les océans primitifs il y a plus de 3,8 milliards d'années, on en déduit par analogie, que la vie aurait pu aussi apparaître dans les océans martiens. Quant à savoir si cette éventuelle vie existe toujours… Les conditions actuelles sur Mars ne permettent sûrement pas à la vie telle que nous la connaissons sur Terre d'exister : la température moyenne à la surface de Mars est de -50°C et la pression est de 0,6 % celle de la Terre. Mais là aussi, on ne peut être affirmatif car la science nous réserve bien des surprises : on a bien découvert sur Terre des formes de vie qui existent dans des conditions de température et de pression extrêmes. Un cratère d'impact sur Mars formé par un astéroïde, peut-être le plus important du système solaire, est révélé dans une série d'articles publiés jeudi dans la revue britannique Nature. L'impact aurait creusé un cratère sans équivalent dans les annales de l'astronomie, de 8500 km sur 10 600 km, soit la superficie combinée de l'Asie, de l'Europe et de l'Australie, souligne l'étude publiée dans le journal Nature. Peut-être le plus important du système solaire.Les scientifiques disent aussi qu'un phénomène similaire sur Terre a formé la Lune. Comment cela s'est-il passé concrètement ? “Les scientifiques sont aujourd'hui persuadés que la Lune s'est formée suite à une collision qui est survenue entre la jeune Terre et une planète de la taille de Mars il y a 4,55 milliards d'années. Le corps céleste qui entra en collision avec la Terre projeta en orbite des débris qui se rassemblèrent pour former la Lune. C'est la seule théorie qui permet d'expliquer certaines caractéristiques de la Lune (taille, composition chimique …). On soupçonne aussi qu'une grosse planète serait entrée en collision avec Mercure, en arrachant au passage un tiers de sa surface, ce qui pourrait expliquer l'énorme noyau de fer que possède cette planète. Uranus aurait aussi subi un choc avec une grosse planète, ce qui explique sa forte inclinaison : la planète aurait été renversée suite à cette collision. Elle continue aujourd'hui de rouler sur son orbite, en tournant constamment ses pôles vers le soleil contrairement aux autres planètes du système solaire. Des scientifiques américains viennent de résoudre l'énigme de la dichotomie des deux hémisphères nord et sud de la planète Mars. Tenant en haleine les astrophysiciens durant trente ans, l'asymétrie entre les deux hémisphères de la planète rouge avait été observée pour la première fois durant les années 70 par la mission Viking. Alors que l'hémisphère nord (appelé aussi bassin Borealis) est constitué de jeunes plaines basses, celui du sud est beaucoup plus vieux, présentant des reliefs. Vingt ans plus tard, la mission Mars Global Surveyor a montré que la croûte martienne est beaucoup plus épaisse au sud qu'au nord, et que les anomalies magnétiques présentes dans la partie sud sont absentes au nord. Deux modèles avaient été mis en avant : celui de l'impact d'un astéroïde (facteur externe), et celui de la convection du manteau martien (facteur interne). Dans une série de trois articles publiés dans la revue Nature de jeudi, la théorie de « l'impact d'un astéroïde » semble la plus plausible, à partir d'images analysées du vaisseau spatial de la NASA, Mars Reconnaissance Orbiter. Jeffrey C. Andrews-Hanna, astrophysicien au Massachusetts Institute of Technology (USA), auteur principal de la découverte publiée dans Nature Que représente cette découverte sur la planète Mars que vous venez de publier ? Notre recherche explore depuis longtemps l'origine de la dichotomie hémisphérique de la planète Mars. Nous savons depuis longtemps que la partie méridionale de Mars est élevée, tandis que celle septentrionale est beaucoup plus basse. Le problème que nous avons rencontré est que la plus grande partie de la frontière entre les reliefs du sud et les plaines basses du nord se trouve enfouie sous une région volcanique énorme dénommée Tharsis. Dans notre recherche, nous avons utilisé la topographie et la gravité de Mars pour “retirer” par simulation informatique la région Tharsis, et voir ainsi le dessous de frontière de cette dichotomie. Nous avons découvert que les basses plaines du nord sont parfaitement elliptiques. Ce qui nous a amenés aux origines réelles de la dichotomie. De telles dépressions elliptiques géantes ne peuvent être engendrées que par un impact géant. Votre découverte pourrait-elle booster la recherche de la vie sur Mars ? Cela ne saurait aider la recherche d'une forme de vie sur Mars, mais nous éclaire sur quand une telle vie pourrait être possible. Un tel impact géant anéantirait n'importe quelle vie n'importe ou sur la planète à ce moment là. Mars aurait été principalement rendu stérile. Si jamais à l'avenir, on bute sur une quelconque évidence de vie sur Mars, fossilisée soit-elle, on sera sûr qu'elle a dû apparaître bien après l'impact astéroïdien.