Les populations du Nord de la wilaya, au relief montagneux, contrairement à leurs concitoyens d'autres zones urbaines où le niveau et le cadre de vie restent relativement meilleurs, vivent des problèmes aujourd'hui récurrents, qui semblent conditionner toute la problématique du développement dans la wilaya. Des problèmes liés au foncier urbain, à la mise à niveau infrastructurelles, de santé et de loisirs ; en somme beaucoup reste à faire, mais prestement, l'alimentation en eau potable reste primordiale. Les populations de la daïra de Oued Lili, qui englobe aussi les agglomérations primaires ou secondaires des communes de Tidda et de Sidi Ali Mellal, souffrent énormément de l'absence sinon de la rareté de l'eau, distribuée en quantité de plus en plus insuffisante dans cette partie nord de la wilaya. La région où vivent dispersés sur trois grandes agglomérations (Oued Lili, Tidda et Sidi Ali Mellal) pas moins de 15 000 âmes, en attendant l'élaboration d'une étude d'adduction en eau potable depuis le barrage Gargar, va devoir s'approvisionner grâce au forage de puits : trois en urgence et la réalisation à Tidda d'un réservoir de 500 m3. Au-delà de la demande pressante des citoyens, il y a toute cette problématique liée à l'approche visant l'alimentation en eau potable de cette région qui a tardé à se concrétiser. A long terme, certains élus, lors de la dernière session de l'APW, avaient même préconisé un raccordement à partir d'un réseau acheminé par mer pour les besoins de la future raffinerie. Un projet qui reste pour l'heure au stade des études, donc lointain. L'option de dessalement de l'eau de mer pour les Hauts Plateaux ne semble pas inscrite dans les tablettes des décideurs, lesquels prévoient le renforcement des ressources par l'excédent du Tell. Le déficit éventuel sera, dit-on, compensé par un transfert à partir de la zone saharienne. goût saumâtre Les citoyens de cette contrée pauvre en eau restent donc insuffisamment dotés et, en plus de son goût saumâtre dans certains points, l'eau distribuée quotidiennement pour chaque habitant reste très loin des normes locales, soit 35 litres par jour et par habitant à Tidda, par exemple, contrairement à Tiaret où la norme est de 150/litres par jour, alors que les infrastructures de stockage se limitent à quelques réservoirs, de 1 000 m3 pour Oued Lili et de 100 m3 respectivement pour Tidda et Sidi Ali Mellal. Il y a des efforts certes entrepris par les pouvoirs publics locaux pour atténuer la tension sur l'eau potable, mais au risque de nous répéter, l'approche déjà préconisée il y a quelques années a pâti des conséquences de la mégalomanie dans la prise de décisions et d'un manque flagrant dans la maturité des projets, à l'exemple de ce qui s'est passé à l'Est de la wilaya, à Aïn Dzarit, plus précisément, où l'on a été amené à confondre nappe et poche d'eau. « La wilaya de Tiaret, qui occupe une position stratégique au plan géographique, reste caractérisée par une fragilité de son espace, notamment dans sa partie nord, et par le sous-emploi qui a induit un fort exode rural, dû à un processus d'érosion hydrique avancé, son milieu physique est fragilisé car l'activité agricole extensive y est menée sur pente (pacages et labours) et est dominé par des espèces forestières et des maquis avec pratique de l'élevage en vaine pâture », alerte une récente étude faite par l'URBATIA pour le compte du PAW (plan d'aménagement intégré de la wilaya). Il y a certes plus globalement un stress hydrique marqué et bien que des solutions soient apportées ici et là, comme dernièrement à Djillali Benamar dont la population a été, une année plutôt, obligée de sortir dans la rue pour réclamer de l'eau dans les robinets. A long terme, la demande qui ira en croissant a besoin d'une stratégie autrement plus audacieuse….