Le Sénat américain a adopté une loi visant à retirer l'ancien président sud-africain Nelson Mandela et son parti, le Congrès national africain (ANC) au pouvoir, de la liste noire américaine du terrorisme, ont annoncé vendredi des parlementaires. « Aujourd'hui, les Etats-Unis ont enfin franchi une nouvelle étape pour effacer cette grande honte qui déshonore ce grand leader », a déclaré le sénateur John Kerry. La loi va être transmise à la Maison-Blanche et devrait être signée par le président George W. Bush avant les 90 ans de Nelson Mandela, héros de la lutte anti-apartheid et prix Nobel de la Paix, le 18 juillet. « Nelson Mandela n'a pas sa place sur une liste de surveillance des suspects de terrorisme, point », a affirmé le sénateur Sheldon Whitehouse. « Le vote du Sénat, aujourd'hui, va permettre de régler un problème qui fut source d'injustice pour les dirigeants sud-africains et d'embarras pour les Etats-Unis. » La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, avait appelé en avril une commission du Sénat à lever les restrictions imposées à l'ANC, estimant « plutôt embarrassant » d'avoir à « intervenir personnellement pour autoriser l'entrée sur le territoire de (son) homologue sud-africain, sans parler du grand dirigeant Nelson Mandela ». La Chambre des représentants américaine avait adopté en mai une loi similaire à celle du Sénat. Depuis la législation introduite dans les années 80, sous Ronald Reagan, les membres de l'ANC pouvaient se rendre au siège des Nations unies à New York, mais pas à Washington ou dans le reste des Etats-Unis.