L'ancien président sud-africain Nelson Mandela a célébré, hier, en famille, son 86e anniversaire, dans son village natal de Qunu, dans la province du Cap oriental (Sud), tandis que les hommages à Madiba, le sage, affluaient de toute l'Afrique du Sud. Le prix Nobel de la paix, qui a annoncé en juin une réduction significative de ses activités pour se consacrer à sa famille et à l'écriture, a fêté son anniversaire avec les siens, sa famille proche. Mandela est marié depuis 1998 à Graça Machel, veuve de l'ancien président mozambicain Samora Machel. Il a quatre enfants en vie de ses deux précédents mariages et une quarantaine de petits-enfants et d'arrière-petits-enfants. À Johannesburg, des milliers de personnes devaient participer à une course annuelle en son honneur qui emprunte, au cœur de la ville, le pont Nelson-Mandela, inauguré l'an dernier. La classe politique, tous bords confondus, a adressé depuis deux jours des messages de félicitations au héros de la lutte anti-apartheid. Le chef de l'Etat Thabo Mbeki, qui a été réélu pour un second quinquennat au printemps, a salué son prédécesseur, soulignant que son anniversaire coïncidait cette année avec les célébrations d'une décennie de démocratie. L'Afrique du Sud a tourné la page de l'apartheid voila dix années grâce au combat du Congrès national africain (ANC) mené par des hommes dont Mandela est la figure la plus emblématique. Le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis les premières élections démocratiques de 1994 qui ont porté Mandela, premier président noir de l'histoire sud-africaine, à la tête du pays, a également salué l'icône de la lutte pour la libération au pied duquel se sont incliné tous les grands du monde, reconnaissant en sa personne le fantastique géant africain. Ceinte de l'emblème hautement significatif pour le mariage harmonieux de ses couleurs et voulant montrer de visu l'existence d'une nation arc-en-ciel, l'Afrique du Sud s'est immédiatement imposé comme un géant dans le continent africain. Cependant, son programme pour abattre les murs du racisme et de la xénophobie se révèle insuffisant tant que la précarité qui a creusé le fossé entre Blancs et Noirs, et entre Noirs eux-mêmes n'a pas été éradiquée. C'est le défi que doit relever le successeur de Mandela dont l'ombre plane toujours même si Madiba n'est plus au pouvoir. Il reste sous les feux des sun-lights. Mandela a participé cette semaine à Bangkok à la 15e Conférence internationale sur le sida où il a appelé les dirigeants mondiaux à prendre la tête de la croisade contre la pandémie avec une vision claire et des actions originales. D. B.