Précarité, sans famille, un renouvellement de visa annuel. Les autorités françaises ont trouvé la faille pour leur objectif de 5 expulsions par jour. La France a du mal à remplir ces quotas d'expulsion de 27 000 sans-papiers. Pour atteindre ce chiffre fatidique, le ministère de l'Immigration semble avoir trouvé une cible. C'est les étudiants étrangers. Ils doivent chaque année renouveler leur visa. Si un étudiant originaire du continent africain a le malheur de ne pas réussir son année ou de se réorienter, il ne décrochera pas son visa. En cas de refus, l'étudiant reçoit chez lui dans les jours qui viennent une obligation de quitter le territoire français. Il a un mois pour quitter le territoire français sinon après il devient expulsable. « Depuis le mois de janvier, nous recevons des appels quotidiennement, contrairement à avant où c'était deux à trois fois par mois », constate le président de RUSF (Réseau universitaire sans frontières). « Cependant, la plupart de ces étudiants désirent finir leur année. Malgré les lettres de recommandation de leurs professeurs, de leur employeur, car la plupart ont un travail pour s'autofinancer, rien n'y fait. J'ai personnellement l'impression que le gouvernement a trouvé avec ces étudiants le bon filon pour atteindre leur chiffre. Ici, ils n'ont pas de famille, ils sont seuls et souvent dans la précarité, donc c'est plus simple », note le responsable de RUSF. Dans certaines facultés françaises, comme à Grenoble, la police est venue chercher les étudiants expulsables dans les chambres universitaires. L'étudiant sans-papiers squatte chez d'autres personnes. Une aide qui n'est pas sans risque, car en France rien qu'à parler avec un sans-papiers est punissable de 50 000 euros d'amende et de 18 mois de prison avec sursis.