La prévention d'un infarctus du myocarde et sa prise en charge rapide semblent être possibles aujourd'hui, avec le développement des nouvelles technologies. La télémédecine serait la meilleure alternative. « L'apparition récente sur le marché de nouveaux marqueurs biologiques et leur réalisation au lit du malade permet un diagnostic rapide et fiable », a déclaré, hier lors d'un point de presse à la Maison de la presse, le Dr Ameur Abderhmane, cardiologue à l'hôpital Bizet à Paris à l'occasion de la présentation de son projet de création d'une unité mobile pour la douleur thoracique et son corollaire centre. Une expérience qui a donné ses fruits en France et qu'il souhaite réaliser en Algérie avec deux cliniques privées, dont une à Alger et l'autre à Oran. L'initiative a été, selon lui, bien accueillie par le ministère de la Santé, il y a une année, et l'actuel ministre en a été informé. Il a expliqué que ce projet s'appuie sur une solution informatique associant ces deux structures via internet. L'objectif essentiel, selon le Dr Ameur, est de prévenir les infarctus du myocarde et de réduire la mortalité. Ainsi, il est important, a- t-il précisé, « de mettre en place une structure cardiologique d'urgence pour une prise en charge optimale des douleurs thoraciques dans le but de réduire le plus possible la mortalité et la morbidité en s'inscrivant dans la démarché actuelle d'une diminution des coûts de santé ». Cette structure, a-t-il ajouté, permettra une prise en charge plus rapide au lit du malade, en coordination avec la structure hospitalière privée ou publique avec la mise en place d'un dossier médical partagé. Elle contribuera, a-t-il indiqué, « à l'amélioration et à l'optimisation des pratiques professionnelles et grâce à son système informatique, la prise de décision rapide et multisites deviendra une réalité ». Sur le plan pratique, dès qu'un appel d'urgence est reçu, le cardiologue urgentiste se rend au domicile du malade et procède à un examen clinique ; un diagnostic est établi et une thérapeutique appropriée est mise en place. « Les résultats des investigations du cardiologue urgentiste et les traitements réalisés sont saisis sur un formulaire, dans un ordinateur relié au GPRS et un modem qui permet un transfert par internet de ces données au serveur de l'unité mobile pour la douleur thoracique pour compléter le dossier ouvert par le cardiologue aiguilleur qui a reçu l'appel d'urgence suivi de l'ouverture d'un dossier », a-t-il signalé avant de préciser que ce dernier reçoit directement les informations sur son poste de travail et procède à l'identification d'un site d'accueil pour le patient (plateau technique d'un hôpital ou d'une clinique privée), auquel il va transmettre le dossier. Le Dr Ameur a précisé que, par ailleurs, « le patient est stabilisé grâce à un diagnostic précoce et l'utilisation de molécules anti-thrombotiques avant d'être acheminé par ambulance vers le plateau technique déjà retenu par le cardiologue aiguilleur. C'est au tour du cardiologue interventionnel de prendre en charge ce patient et qui sera dans l'obligation de transmettre les informations liées à son intervention sous forme de texte et d'image via une interface sécurisée dédiée à l'unité mobile ». « Ces données et informations sont cryptées pour une meilleure sécurité », a-t-il rassuré.