En ce jour historique du 5 juillet, certains anciens moudjahidine continuent d'être victimes de marginalisation. Yahia Benomar, âgé de 84 ans, fait partie de cette catégorie de personnes qui finissent leur vie sans aucune reconnaissance morale de la part de ceux qui sont à « la tête » de la famille révolutionnaire. Il se rappelle qu'en 1942, il était en contact avec Mustapha Ben Boulaïd au niveau du café Meziani de Blida (rue du Bey) pour mieux « éveiller » l'esprit nationaliste. En 1946, il accomplissait des actions contre l'armée française, alors qu'en 1959, et en pleine révolution nationale, des moudjahidine, activant au niveau de la wilaya IV, l'avaient choisi pour ramener des ordres de Ferhat Abbas à partir de Tunis et ce, pour mieux organiser le combat dans cette wilaya historique. Les « navettes » régulières et secrètes entre Blida et Tunis avaient commencé alors, pour passer les ordres de Abbas aux combattants de la wilaya IV. En Tunisie, il était aussi en liaison avec des personnalités historiques, comme Saâd Dahleb, Ben Youcef Benkhedda, M'hamed Yazid et Abdelhafidh Boussouf. Ce dernier donna à son tour d'autres instructions émanant du MALG (ministère de l'Armement et des Liaisons générales) pour qu'elles soient « diffusées » dans les maquis. Des missions qu'il a « triomphalement » accomplies. D'ailleurs, et d'après certains témoignages, ce sont les instructions, ramenées par M. Benomar de Tunisie, qui seraient derrière les manifestations des Algériens le 11 décembre 1960. En 1961, lors d'un déplacement en Suisse, il apprend, à travers un journal (Le Dauphiné libéré dans son édition du 9 août 1961), qu'un mandat d'arrêt a été lancé contre lui par l'armée française. Cela l'avait obligé à rester dans ce pays, tout en coordonnant ses activités avec des personnalités nationalistes. Une fois l'indépendance acquise, M. Benomar n'a pas cessé de subir les affres de la marginalisation et de l'écartement. Il mérite au moins une reconnaissance morale envers ses nobles « gestes » commis durant la révolution nationale.