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Graves séquelles du colonialisme
Publié dans El Watan le 30 - 03 - 2006

Si, en application de la convention d'Ottawa, l'Algérie vient fin novembre 2005 d'en finir avec ses stocks de mines antipersonnel en procédant à leur destruction, il n'en est pas autant pour celles qui avaient été semées par le colonialisme français et qui constituent jusqu'à ce jour un réel danger pour la population, surtout celle rurale.
Et quand on sait, cela est venu de la bouche même du président de la République à Djelfa, que la France « (refuse) de donner les cartes des zones minées », faut-il imputer (eu égard au sujet et aux victimes en question, on est loin de faire de l'ironie) cela au fait que les Algériens continuent ainsi, même après l'indépendance, de jouir des bienfaits de la colonisation ! Donc, quarante-trois ans après l'indépendance, le long des frontières est et ouest, et même à l'intérieur du pays, ces engins de la mort continuent de déchiqueter et de faucher des innocents. Comme on le sait, des 11 millions de mines semées tout le long des lignes Challes et Morice, 8 millions ont été détruites, il reste donc 3 millions de mines à l'affût de vies humaines. Dans la wilaya de Souk Ahras, une bonne partie est enfouie le long de la bande frontalière. Et ce malgré les différentes opérations de déminage effectuées au lendemain de l'indépendance. Le dernier accident remonte au 17 mai 2001 dans la commune de Ouled Driss, où presque toute la famille Guerfi a été décimée : deux fillettes et un bébé ont trouvé la mort, et deux autres personnes ont été blessées, dont la mère qui a perdu la jambe gauche et vu l'évolution de son état risque de perdre l'autre, puisqu'elle ne peut pas s'en servir. Des sources officielles font état de la découverte de trois mines le 24 septembre 2002 au milieu du village Aïn Zana, deux mines antichars et une autre antipersonnel. Si elles n'explosent pas, emportant avec elles des vies humaines, les mines sont découvertes occasionnellement, principalement lors des labours, nous dit-on. Après de fortes pluies, l'érosion les fait remonter à la surface. Ces engins de la mort ont fait jusque-là des ravages dans les communes de Ouled Driss, Aïn Zana, Ouled Moumen, Mechrouha, Lakhdara, Taoura, etc. Depuis l'indépendance, l'on a enregistré des centaines de morts et de gens handicapés à vie. Certains parlent de plusieurs milliers. Selon la liste établie par les soins de l'association de wilaya des victimes de mines antipersonnel et des bombes, on compte 511 personnes ayant eu un accident dû à l'explosion de mines antipersonnel. D'autres sources parlent de 650 victimes, et d'un nombre dépassant ce dernier de loin et concernant les victimes qui n'ont pas droit à la pension. Il en est par exemple qui sont morts lors du cessez-le-feu dans les douars, et qui ont été enterrés par les leurs, qui (ces derniers) aujourd'hui ne peuvent justifier le fait ni auprès de la gendarmerie ni dans quelque hôpital que ce soit, conditions exigées pour la constitution du dossier ouvrant droit à la pension. A la direction des moudjahidine de la wilaya de Souk Ahras, le nombre de pensionnés est de 327, chiffre susceptible de hausse et de baisse, lorsque certains d'entre les pensionnés (la gent féminine) décèdent. Ramdane Difi, président de l'association des handicapés de la wilaya de Souk Ahras, parlant des victimes de mines, car il en est une lui aussi, dira ceci : « Nous sommes marginalisés, nous ne bénéficions d'aucune aide sociale. Pas de travail, pas de logement, pas de sécurité sociale. Nous ne bénéficions pas de séjours de cure. Nous sommes lésés dans nos droits. Si l'Etat algérien ne peut pas nous prendre en charge, qu'il nous aide au moins à nous adresser à celui français. » La pension pour un invalide à 100% (par exemple, une personne amputée des deux jambes) n'arrive pas au SMIG, puisqu'elle ne peut excéder les 7500 DA. Selon Mokhtar Guerfi, président de l'association de wilaya des victimes de mines antipersonnel et de bombes, beaucoup n'arrivent pas à joindre les deux bouts, car ils ne travaillent pas, et il y en a même qui font la manche pour subvenir aux besoins de leurs familles. Aussi demande-t-il l'application du décret exécutif n°04-10 du 14 janvier 2004 portant augmentation de la pension de cette frange de la société, ainsi que celui n°05-246 du 4 juillet 2005 portant amendement de ce décret. L'association a adressé aux hautes instances des correspondances à ce propos, en vain. Selon le président de l'association, la direction des finances du ministère des Moudjahidine leur a promis le règlement de leur situation durant cette année (2006). Il insiste aussi sur le payement du reliquat des allocations familiales ; à son niveau, plusieurs pères de famille ne les ont pas reçues depuis 4 ou 5 ans. Pour avoir une idée sur la situation de cette frange de la société, écoutons Khemissi Djouablia : « En 1958, j'avais alors 10 ans, nous étions cinq gosses et nous jouions au champ de tirs à quelque 2 km de Souk Ahras, sur la route menant à Bouhadjar (El Tarf), quand une mine a éclaté, broyant nos corps frêles. J'y ai perdu la jambe gauche. En 2002, la droite sera elle aussi amputée au-dessous du genou, suite à des incidences dues au diabète et à la gangrène. Aujourd'hui, les 23 000 DA par trimestre sont dérisoires par rapport aux besoins de ma famille, car j'ai six enfants, et je compte beaucoup plus sur ce que me donnent les amis. Mis à part une fille en première année universitaire et le benjamin en sixième, les quatre autres, dont l'aîné est âgé de trente ans, ne vont plus à l'école et ne travaillent pas. Si j'avais une bonne pension, mes enfants auraient fait de brillantes études. »

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