Les dégâts enregistrés chaque année sont de plus en plus importants, et ce malgré les campagnes de prévention. Les agriculteurs, souvent incriminés, se disent victimes du diktat des propriétaires des moissonneuses. Pour un début d'été, qui s'annonce déjà chaud, les services de la Protection civile sont sur le pied de guerre avec le front des feux de récoltes. Le rythme des interventions augmente en cadence pour atteindre une moyenne de 3 opérations par jour. Durant la seule période, allant du 29 mai au 30 juin, plus de 300 ha de récoltes, toutes catégories confondues, (blé tendre, blé dur et orge) sont partis en fumée. Un bilan jugé important par la direction des services agricoles (DSA), d'autant que la saison est encore longue. Les causes demeurent toujours liées au non-respect, par les agriculteurs, des consignes de sécurité prodiguées par les spécialistes de la DSA et ceux de la Protection civile lors de la campagne de sensibilisation précédant la saison des moissons-battages. Il s'agit en premier lieu d'éviter (surtout) de faire travailler les moissonneuses durant les heures où le mercure atteint le pic, sachant que les départs de feu au niveau de la machine sont la principale source des dégâts. Une version toujours contestée par les fellahs, qui affirment être à la merci des propriétaires des engins. « La forte demande exercée sur les moissonneuses n'est pas tout le temps satisfaite au vu du nombre restreint de machines, lesquelles, de surcroît, sont déjà mal entretenues par leurs propriétaires », dira un agriculteur, qui rappelle que pas mal d'engins ne sont même pas assurés, ce qui a posé maints problèmes aux concernés lors de la déclaration des pertes et durant le recouvrement des assurances. Les services de la Protection civile, qui ont déjà tiré la sonnette d'alarme, ne manquent pas de faire appel à la vigilance pour éviter une catastrophe similaire à celle de l'année écoulée. Pour cette dernière, le bilan des interventions a fait état d'une augmentation de plus de 215 % pour les feux de récoltes par rapport à la saison 2006, alors que l'on a enregistré 1 852 ha perdus, soit une hausse de plus de 412 %. La période de l'année 2007, s'étalant entre juin et septembre, a été même qualifiée de catastrophique puisque l'ampleur des pertes a été multipliée par 5 selon le chargé de communication à la direction de la Protection civile. Les pertes financières ont été lourdement supportées par les agriculteurs eux-mêmes puis par les caisses des assurances, sachant que durant 4 mois, le sinistre a touché 2 345 arbres fruitiers et plus de 50 000 bottes de foin. Chiffres jamais atteints auparavant.