Les 120 locataires de l'immeuble des travaux publics, sis à l'avenue Kaddour Boumeddous, cultivent ce sentiment d'être toujours oubliés. « Depuis sa construction, à la fin des années 1950, et mis à part quelques travaux insignifiants, le bâtiment n'a jamais été programmé dans les différentes opérations d'entretien et d'embellissement menés par l'OPGI et la commune de Constantine », rappellent les représentants des résidents. « Même les campagnes de toilettage et de peinture, qui ont touché à plusieurs reprises les immeubles de la cité Djamel Abdennacer, plus connue par Ciloc, ont étrangement épargné le nôtre, qui ne se trouve qu'à quelques encablures seulement », ajoutent-ils. Pourtant, ce bâtiment, construit au profit des anciens salariés des travaux publics, est un « décor » hideux qui défigure les lieux, sachant qu'il se trouve à proximité de la mosquée Emir Abdelkader, et juste à côté du parcours devant accueillir, dans quelques mois, le tramway de Constantine. Le cadre de vie quotidien des habitants n'est fait que de mauvaises choses. Les travaux de réparation des conduites d'AEP et de renouvellement des conduites du gaz de ville n'ont pas été achevés correctement, ayant laissé, dans les cours, des cratères qui se transforment en lacs durant la saison des pluies. Le calvaire des caves inondées et pleines de moustiques et de rats dure depuis des années, et ce malgré les tentatives menées par certains citoyens auprès des services de l'OPGI. Ces derniers sont restés sourds aux sollicitations des riverains, notamment ceux qui habitent les derniers étages, faisant face au cauchemardesque problème de l'étanchéité des toitures. L'éclairage extérieur fait toujours défaut, alors que dans les blocs, dépourvus d'ascenseurs et de minuteries, la situation est insoutenable. Reconnaissant que l'entretien de leur immeuble reste tributaire d'un minimum de civisme de la part de tous les locataires, les habitants de l'immeuble des travaux publics espèrent toujours une action de la part des services concernés pour sortir des oubliettes un lieu longtemps marginalisé.