Le village le plus reculé de la commune d'Adekar vit dans l'isolement le plus total. Situé à plus d'une vingtaine de kilomètres du chef-lieu, aucun moyen de transport, ne vient soulager les quelques familles qui demeurent accrochées à leurs terres. Le plus dramatique reste la situation que vivent les élèves qui sont scolarisés au chef-lieu de la commune après la fermeture de leur école primaire. L'année dernière, certains élèves ont même été privés de leur droit le plus élémentaire, la scolarisation, par manque de transport et l'incapacité de leurs parents à leur assurer le transport. « Beaucoup de familles ont carrément quitté le village pour aller ailleurs », nous affirme M. Moterfi, père de famille qui continue à résister tant bien que mal. « Ma fille vient d'obtenir le premier prix des 1res années au CEM Adekar. J'en suis tellement fier, j'ai dû la réveiller pratiquement tous les jours à 5 pour être à l'heure à l'école. Je suis aussi un peu le père de tous les enfants du village, car c'est moi qui les emmène chaque matin jusqu'à Adekar et les ramène le soir en 404 bâchée », raconte-t-il. « Les multiples cris de détresse pour sensibiliser les autorités locales sur notre cas et les nombreuses sollicitations n'ont donné aucun résultat », lâche M. Moterfi. Sur un autre plan, notre interlocuteur note que le réseau AEP qui devait alimenter le village est réalisé à moitié et les travaux sont à l'arrêt depuis deux ans. La seule note d'optimisme qu'il relève concerne la reprise des travaux sur la piste du village et le retour de la sécurité car faut-il le préciser, Tala Hamdoune se trouve à proximité des maquis séparant les deux wilayas, Béjaïa et Tizi Ouzou.