Situé en plein cœur de la ville de Annaba, et construit depuis plus d'un demi-siècle, le marché d'El Hattab occupe un espace de choix dans cette cité. Vers ce lieu converge, en effet, l'ensemble des quartiers de la Coquette, de la périphérie et ceux des localités, qui ceinturent Annaba jusqu'à l'asphyxie. Pis encore, pas moins de 3 stations de bus se trouvent à proximité de cet important marché qui représente, sans exagération aucune, « le ventre de Annaba ». Du matin au soir, une foule impressionnante, composée dans sa majorité de vendeurs à la sauvette et autres pickpockets, assiège toute la zone où est implanté ce marché, y compris le rond-point et l'avenue Gambetta, la plus commerçante de la Coquette. Les agents de police, en charge de la sécurité des lieux, ne peuvent rien face à cette vague humaine. Le marché d'El Hattab ne répond plus aux normes requises pour ce à quoi il est destiné. De par son portail, cet établissement, fort achalandé, ne fait aucunement penser à un marché public, mais plutôt à un garage de ferrailleur, ou tout simplement un quelconque dépôt. L'aile réservée à la boucherie et autre volaille, au même titre que les « pavillons » où s'entassent fruits et légumes, ne se différencie pas du sol, tant elle est fossilisée par des croûtes superposées de gadoue. Certains coins sont infestés par les déchets s'amoncelant à proximité d'un marchand de fruits près duquel sont exposés des œufs. Nous assistons, au même moment, quasi simultanément, au déchargement de carcasses sectionnées d'ovins, de bacs de volailles et autres abats, de sacs de pommes de terre et de légumes de toutes sortes, en plus de la friperie. Le marché d'El Hattab n'est plus ni moins qu'un ensemble de baraques vétustes, obsolètes, engendrant le stress. Notons que ce marché a pour « voisin immédiat » une agence bancaire relevant de la Badr, qui elle-même fait corps avec un ensemble de baraquement fait de bric et de broc, désigné sous l'appellation de « centre commercial ». La question relative à la délocalisation de ce lieu n'a pas été encore tranchée. C'est ce qui ressort des multiples réunions tenues entre les responsables de la commune et les représentants des commerçants structurés au sein de l'union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Le transfert de ce marché vers des hangars situés au quartier de Oued Forcha (Pont Blanc) n'aura pas lieu. Cette option a été rejetée en bloc par les commerçants d'El Hattab qui, depuis l'annonce de la délocalisation du marché de fruits et légumes, lequel date de l'époque coloniale, se sont organisés et ont multiplié les contacts pour annuler cette alternative. Selon des indiscrétions recueillies ici et là, des propositions auraient été faites pour déplacer le marché vers des lieux autres que le quartier de Oued Forcha, jugé isolé par rapport au centre-ville, et donc très peu attractif pour les ménages. Outre les gares routières de Souidani Boudjemaâ et de Kouch Nourredine, d'autres endroits, tels que le square Rondon en face de la cour de justice et de la place du Champ de Mars (espace vert), ont été proposés pour abriter ce marché. Il faut dire que ce dernier représente un des espaces commerciaux les plus importants de la ville de Annaba, de par le taux d'affluence qu'il enregistre à longueur de journée. La question de sa délocalisation reste donc en suspens, n'ayant pas trouvé une solution définitive, même après étude des propositions faites dans ce sens.