Le professeur Abdelwahab Bakhti, spécialiste en gynécologie obstétrique à la clinique Hassiba Benbouali (Blida), a appelé hier à Alger les femmes et les jeunes filles à ne pas fréquenter les bains traditionnels, car cela les expose au risque du cancer du col de l'utérus. Intervenant dans le cadre de l'université d'été organisée par l'Union nationale des sages-femmes, le professeur Bakhti a affirmé que quel que soit le degré de prévention et d'hygiène, les femmes ou les jeunes filles ne peuvent pas être protégées à 100% des risques du cancer du col de l'utérus dû à une infection au papillomavirus. « Les bactéries sont très répandues dans les bains maures et peuvent entraîner des années d'infection, plus tard le cancer du col de l'utérus », a-t-il affirmé. L'intervenant a appelé à consulter une sage-femme qu'il a qualifiée de « pierre angulaire » pour la santé de la mère et de l'enfant et de toute la société. Il a salué, à cette occasion, le travail des sages-femmes à l'intérieur du pays et dans les régions éloignées, qui manquent de spécialistes en gynécologie obstétrique ou de pédiatres. « Valoriser la sage-femme, c'est en fait valoriser une école », a-t-il ajouté, appelant à « sa promotion, sa formation et son encadrement afin de lui permettre de contribuer à la prévention des maladies chez les femmes, de prendre en charge les futures mères et de sauver les nouveaux-nés ». Le Pr Bakhti a indiqué, à l'appui de statistiques de l'OMS, qu'une femme meurt chaque minute dans le monde des suites des complications de la grossesse et de l'accouchement, dont 98% dans les pays en développement ; une situation qu'il a qualifiée de « honteuse ». Afin de remédier à cette tragédie, l'intervenant a préconisé d'aider la sage-femme, à l'instar de certains pays comme la Malaisie et l'Indonésie, et d'améliorer sa situation afin de lui permettre de mener à bien sa mission, car contribuant grandement au recul de la mortalité infantile et maternelle. Cette université d'été consacrée à la formation des sages-femmes portera sur les moyens de prise en charge des complications liées à la grossesse, le diagnostic précoce des cancers du sein et du col de l'utérus, les moyens contraceptifs et les grossesses à risque.