La polyclinique d'Adekar, qui a accédé au statut d'EPSP (Etablissement public de santé de Proximité) en janvier dernier, et qui est censée prendre en charge une population qui avoisine les 40 000 âmes, tarde à se mettre à la mesure de sa nouvelle vocation. Les quelques patients interrogés à ce sujet se disent déçus. « On s'attendait à une structure qui nous soulagerait des longs déplacements que nous effectuons jusque dans la vallée et parfois même à Béjaïa pour des consultatations et parfois même pour de simples analyses médicales. Le nouvel établissement ne nous assure même pas les radios et certaines analyses pourtant indispensables et urgentes dans certains cas », note un patient. Les salles qui assurent les soins de proximité, une des missions premières des EPSP, sont dans un état qui laissent à désirer. D'autres sont même fermées à l'image de celle de Cheurfa qui couvre pas moins de quatre villages.Interrogé, un laborantin dit ne pas disposer de matériel nécessaire pour assurer correctement son travail. « J'assure seul toutes les opérations de ce service, alors qu'on doit au moins être à cinq pour que le laboratoire puisse fonctionner convenablement. Je ne peux satisfaire qu'environ 10% de la demande exprimée, en raison aussi du manque de réactifs », avoue-t-il.Sur ces insuffisances, le directeur de l'établissement, Dr. Naceri, dit avoir hérité d'une situation catastrophique. « Je suis en train de mettre les installations nécessaires pour mieux organiser les services. La radio existe mais l'établissement ne dispose pas d'un manipulateur. Nous manquons de personnel pour assurer toutes ces prestations, sinon nous sommes prêts à mettre tous les réactifs nécessaires au laboratoire », précise le responsable. Notre interlocuteur reconnaît que « les salles de soins sont dans un état qui ne permet pas l'exercice convenable d'une activité médicale ». Un avis d'appel d'offres est lancé, depuis mai dernier par l'APC de Taourirt-Ighil pour le réaménagement de trois salles de soin au niveau de la commune afin de les préparer à remplir leur nouvelle mission, apprend encore Dr Naceri.