Il y a eu des dispositions pour éradiquer progressivement les baraques construites après le séisme, mais l'aide proposée (70 millions de centimes en trois tranches) s'est avérée nettement insuffisante pour le remplacement de nos demeures ». La commune de Chettia, à 10 km au nord du chef-lieu de wilaya, se partage avec Chlef le gros des habitations en préfabriqué construites suite au séisme du 10 octobre 1980. Elle est née du néant sur un terrain qui était réservé initialement à la réalisation d'un centre universitaire. C'est l'une des quatre cités érigées autour de l'ancien tissu urbain pour reloger (provisoirement selon les responsables de l'époque) une bonne partie des 18 133 sinistrés de cette catastrophe. S'étendant sur une surface de 42 km2, elle compte pas moins de 100 000 habitants, dont la quasi-majorité occupe toujours ce type d'habitat depuis près de trois décennies. L'agglomération est d'ailleurs considérée comme la plus importante de la wilaya en termes de populations et de superficie. Elle garde, malheureusement, la réputation d'une cité « clochardisée » qui a opéré une extension « anarchique et désordonnée », selon des aménageurs. Les quelques constructions en dur réalisées aux alentours n'ont guère pu changer l'état des choses. C'est l'avis de tous les habitants que nous avons pu interroger, lesquels estiment que la reconstruction tant annoncée n'a pas eu lieu et que les 7 000 chalets de la région se dégradent de plus en plus et représentent un réel danger pour leurs occupants. « Les années se suivent et se ressemblent, nous sommes livrés à nous-mêmes sans aucune assistance ni solution définitive des pouvoirs publics. Certes, il y a eu des dispositions pour éradiquer progressivement ces baraques, mais l'aide proposée (70 millions de centimes en trois tranches) s'est avérée nettement insuffisante pour le remplacement de nos demeures », indiquent des pères de famille. D'autres enchaînent : « Le Gouvernement a également décidé d'accorder aux propriétaires de ces habitations des crédits bancaires à un taux bonifié (2%), mais les conditions d'octroi empêchent notamment les retraités et les ménages à faibles revenus d'y souscrire ». Un espoir tout de même pour absorber l'éclatement des familles, 2 000 logements sociaux sont en voie d'achèvement à la sotie nord de la ville. Ces derniers vont pouvoir alléger ces constructions mais sans parvenir toutefois à les faire disparaître définitivement du décor.