Une dizaine de cadres de la santé, des médecins hospitalo-universitaires, maîtres-assistants et spécialistes, se sont rapprochés de notre rédaction pour se plaindre de la situation à laquelle ils sont confrontés depuis des années. En 2004, sur un quota de 30 logements de fonction, destinés au CHU de Sétif, 18 sont attribués à des spécialistes et maitres-assistants. Une commission, composée de représentants des syndicats des différentes catégories professionnelles et de responsables de l'administration (l'ex-DG du CHU), a distribué le reste aux mêmes catégories (4 pour les spécialistes et 8 pour les maîtres-assistants). En 2007, un groupe de médecins (maîtres-assistants) demande à bénéficier de logements de fonction, une fin de non-recevoir leur sera opposée par le premier responsable du CHU. sa réponse aurait été la suivante : « Allez voir l'université, moi, je ne donnerai qu'aux spécialistes de la santé publique, d'après une note du ministère ». Selon les médecins contestataires, le DG du CHU distribuerait des logements sans prendre en compte le classement, (selon le barème établi en 2004), certains spécialistes (réanimateurs et neurochirurgiens) seraient plus avantagés par rapport aux autres. Le DG aurait même refusé de cautionner une demande de logement adressée à la wilaya. Des logements de fonction, octroyés à des médecins ayant quitté le secteur de la santé, n'auraient toujours pas été récupérés. Les locataires des studios voués à la démolition dans le cadre des travaux de restauration du CHU auraient reçu promesse d'être relogés. Cette situation pousse les médecins à s'interroger s'il n'y a pas discrimination, selon eux, par rapport aux différentes classes de médecins et la disponibilité de logements au CHU. Nous nous sommes rapprochés alors des responsables de la santé de la wilaya pour un complément d'information, et nous avons appris qu'il n'y avait pas de logements disponibles au niveau du CHU, et que les maitres-assistants dépendaient de l'université, non seulement pour leurs salaires et leur carrière, mais aussi concernant le problème en question ; aussi les logements de fonction, actuellement occupés par certains spécialistes, seront attribués, une fois libres, à des praticiens de la même spécialité. Une liste de plus de 50 médecins postulants au logement a été communiquée aux services de la wilaya dont dépend la décision d'attribution de logements au secteur. Certaines spécialités, qui connaissent un déficit énorme au niveau des structures hospitalières de la région (la gynécologie par exemple) et les spécialistes de santé publique, seront prioritaires. Cela dit, les autres hospitalo-universitaires, qui ont donné le meilleur d'eux-même, et continuent d'ailleurs de le faire avec amour et abnégation ont, le moins que l'on puisse dire, droit à plus d'égard, d'autant plus que ceux-ci ont en charge, non seulement certaines pathologies, mais assurent également les cours des futurs médecins.