De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Les hospitalo-universitaires ont étrenné la nouvelle année 2009 en mettant à exécution leur menace, brandie en décembre dernier lors du débrayage de cinq jours, de recourir à une grève illimitée après les vacances d'hiver au cas où leurs revendications ne seraient pas soumises à un débat ouvert. Hier matin, les campus médicaux étaient vides. Le CHU a enregistré un boycott intégral des cours. La faculté de médecine, située dans les chalets des pins, n'a pas été du reste de cette décision et ni contrôle ni cours n'ont eu lieu. Ce n'est que le début, affirme le représentant du Syndicat des maîtres-assistants en sciences médicales (SNMASM), le docteur Kitouni, qui ajoutera : «Pour l'heure, les soins ne sont pas concernés par cet arrêt illimité. C'est une grève qui vise par-dessus tout à paralyser les cours et geler les différents travaux des commissions universitaires qui font associer des médecins.» Toutefois, il est attendu que ce mouvement de protestation s'élargisse d'ici une dizaine de jours en prenant en compte les décisions qui découleraient du conseil des autres syndicats de la santé publique, à l'image du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) qui, selon son représentant, se dit non concerné par ce mouvement. Faudrait-il attendre les décisions de la coordination nationale ? Par ailleurs, le responsable affirme que son syndicat n'a pas encore statué, notamment sur «l'illimitation» du débrayage émis par les hospitalo-universitaires. S'agissant des praticiens de la santé publique, on affiche le wait and see. En effet, selon son coordinateur, M. Zeghoud, rien n'est encore entériné pour enclencher cette grève illimitée. Cependant, on laisse supposer que ces syndicats rejoindront les blouses blanches du CHU le 17 janvier prochain pour faire pression sur les pouvoirs publics. Avant la reprise, le SNMASM a été destinataire, le 24 décembre dernier, d'une correspondance de la tutelle qui, selon les membres des syndicats, tente de calmer les esprits en apportant des assurances quant aux statuts des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires, au régime indemnitaire et à la reconnaissance des syndicats autonomes de la fonction publique. Que de chimères, juge-t-on auprès du SNMASM. La réponse est immédiate puisque le syndicat mettra à nu tous ces points cités dans une missive transmise le 28 décembre dernier. Concernant le premier point, il est mentionné : «Effectivement, nous avons été associés aux discussions sur l'élaboration du projet de statut mais non à l'élaboration et à la confection du texte se rapportant à la classification des corps et grades et aux modalités de rétribution salariale y afférentes. Ces titres et ces chapitres ont été rédigés en notre absence. Nous avons exprimé alors notre rejet de la grille salariale.» Le régime indemnitaire, qui revient comme un leitmotiv pour toute la corporation médicale, étant la pierre angulaire des revendications, a été aussi épluché dans cette missive en rappelant la suspension des travaux du groupe chargé de ce volet qui n'incombe pas au syndicat, lit-on dans la correspondance. Le SNMASM s'étonne en apprenant que «le processus est toujours en cours» alors que, depuis le 16 juin 2008, «on n'a été destinataires d'aucune invitation ou sollicitation à poursuivre les discussions et les négociations allant dans la ligne de départ du document concernant des propositions émises par les représentants des enseignants hospitalo-universitaires relatives au régime indemnitaire». Pour ce qui est de la reconnaissance des droits des syndicats autonomes, les maîtres-assistants lèvent une ambiguïté sur la latitude de leur activité. «Si nous constatons que les syndicats des enseignants hospitalo-universitaires bénéficient des dispositions légalement reconnues auprès de votre département, il n'en a pas été de même pendant les négociations cruciales entrant dans le cadre global de la fonction publique menées par les autorités avec un seul partenaire syndical à l'exclusion des syndicats autonomes de la fonction publique.» En définitive, le SNMASM, déplorant ces points litigieux encore non résolus, a appelé à ce débrayage, jugé l'ultime recours pour arriver à arracher les promesses faites.