Si c'est déjà les vacances pour les parlementaires, ce ne sera apparemment pas le cas pour l'équipe de Ouyahia, si l'on en croit les propos tenus par ce dernier. En effet, les deux chambres parlementaires, le Conseil de la nation et l'APN, ont organisé hier la cérémonie habituelle de clôture de la session de printemps. Une session qui n'a malheureusement répondu aux attentes ni des députés ni à celles de la population. A cette manifestation, étaient présents les membres de l'exécutif avec à leur tête le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. Dans les coulisses du Sénat, celui-ci s'est prêté volontiers au jeu de questions-réponses avec les journalistes. Invité alors à se prononcer sur la révision de la Constitution, M. Ouyahia a clairement signifié qu'elle aura lieu d'autant plus que le premier magistrat du pays n'a à aucun moment évoqué l'annulation de cette opération. « M. Bouteflika n'a à aucun moment dit non au projet de révision de la Constitution, ce qui constitue en soi une réponse positive », a souligné le chef du gouvernement, qui a toutefois refusé d'avancer une date approximative quant à la tenue de cette révision, encore moins la forme qu'elle devra prendre (référendum ou décret). Cette échéance, explique le chef du gouvernement, interviendra au « moment opportun », tout en rappelant que cette question relève des prérogatives du président de la République qui agira conformément aux dispositions de la Constitution. « Pas de priorités conjoncturelles » S'agissant du cahier des charges de son gouvernement, M. Ouyahia a expliqué que tous les projets touchant de près le citoyen sont prioritaires. De son avis, le gouvernement n'a pas de priorité conjoncturelle et ne singularise pas un secteur par rapport à un autre et s'attelle à rentabiliser les prochains mois (juillet, août et le Ramadhan) au maximum pour la prise en charge des affaires du pays. « La période des congés est difficile, mais il est clair que nous allons continuer dans la voie de la mise en œuvre du programme du président de la République », a-t-il souligné. Le chef du gouvernement a également affirmé à ce sujet que « les ministres au sein du gouvernement s'acquittent de leurs missions et veillent à poursuivre les efforts de l'Etat dans la mise en œuvre de ce même programme ». Tout en relevant sur une note d'humour qu'il n'est à la tête de l'appareil exécutif que depuis 21 jours, il a indiqué qu'il est dans une phase où il doit plus retrousser les manches et travailler que « parler ». « Nous sommes dans une période où il faut faire en sorte que l'appareil de l'Etat, à savoir le gouvernement et les administrations, se mette davantage au travail, notamment dans cette conjoncture creuse. » Abordant les obstacles et les soucis que rencontre le gouvernement, M. Ouyahia a fait remarquer qu'ils sont multiples, citant au passage le projet de l'autoroute qui n'avance pas rapidement, en raison de terres occupées, ainsi que la Commission nationale des marchés qui examine actuellement les quelques centaines de cas. A signaler que, dans son allocution de clôture de la session de printemps de l'APN, M. Ziari a présenté le bilan de l'action législative de la session. Il a évoqué, à l'occasion, l'adoption d'une série de lois appuyant le processus des réformes engagées par le pays. Durant cette session, a rappelé l'orateur, les députés ont débattu et adopté la loi sur les conditions d'entrée, de séjour et de circulation des étrangers en Algérie, visant à faciliter l'action de contrôle des services compétents et l'adapter à la situation internationale, marquée notamment par le développement de la criminalité transnationale et le phénomène du terrorisme. De son côté, Abdelkader Bensalah, président du Sénat, a mis l'accent sur le nombre de textes de loi adoptés et actions parlementaires réalisées qui font, selon lui, de cette session l'une des plus remarquables du Conseil de la nation.